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dimanche, novembre 24, 2024

SIDA: où en est-on à Maurice?

Le 20 mai se tient le Aids candelight Memorial, la journée souvenir annuelle dédiée aux personnes mortes du SIDA. L’occasion pour Nicolas Manbode, organisateur national de l’événement et coordinateur principal chez PILS* de faire un point.

La Gazette : A quoi s’attendre en cette journée du 20 mai?

Nicolas Manbode : La commémoration nationale se fera entre 16h et 21h30 au Caudan waterfront. De 16h a 19h, nous prévoyons un village associatif, un stand de prévention et des slams en lien avec le VIH et à 19h, nous allumerons les bougies.

LG : Cet événement marque une des vos actions de sensibilisation. Où en sont les Mauriciens face au SIDA en 2018 ?

NM : Fin 2017, 5788 personnes ont été testées positives, sur une estimation de 8200 (en 2016) personnes qui vivent avec le VIH à Maurice. Parmi les dépistées, seulement 4884 sont suivies par le système de santé et très flagrant, seulement 3602 personnes ont bénéficié de traitements fin 2017, les Antirétroviraux (ARV) en provenance d’Inde.

LG : Estimez-vous que la prise en charge des malades est satisfaisante?

NM : Moi-même étant porteur d’une charge indétectacle du VIH et de l’Hépatite C, je ne peux plus transmettre le premier virus, mais qu’en est-il de l’Hépatite C?  Beaucoup de personnes en sont coinfectées, mais pas de chiffres précis sur ce sujet! Des progrès ont été faits mais hélas, la stigmatisation et la discrimination sont des facteurs qui font plus de mal que le virus lui-même.

LG : Quelle est la cause de contamination majeure de la maladie ici?

NM : En premier, l’injection de drogues même si l’arrivée de la méthadone en 2007 et le programme d’échange de seringues ont contribué à diminuer drastiquement cette tendance. Outre les injecteurs de drogues, transgenres, hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, travailleuses du sexe, détenus et même les jeunes sont parmi les plus touchés.

LG : Le SIDA progresse t-il toujours ou s’est-il stabilisé?

NM : Les chiffres ne progressent plus comme il y a dix ans, donc la situation s’est stabilisée. Mais nous avons du mal à sensibiliser et dépister chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les transgenres, de même que nous avons noté que des femmes au foyer se faisaient dépister bien tard; et pour nous un cas de plus c’est un cas de trop.

LG : A quoi sont dédiés vos financements: communication pour les prises de conscience ou alors première prise en charge des malades?

NM : Notre communication vise le grand public avec des grosses campagnes, comme par exemple les vidéos faites en décembre dernier et diffusées sur les réseau sociaux et la télévision nationale pour promouvoir le dépistage et lutter contre la stigmatisation et la discrimination. Coté patients, nous ne sommes pas dans le caritatif et nous les canalisons vers les services appropriés. Et nous avons aussi notre caravane qui sillonne l’île pour dépister la syphilis, le VIH et l’hépatite C.

LG : Que feriez-vous de mieux et de plus pour que votre action porte plus haut et plus loin?

NM : Une mobilisation plus massive de ressources humaines et financières pour arriver à une meilleure prise en charge médicale et suivi psychosocial, ainsi qu’inciter les communautés à contribuer à faire évoluer la situation concernant les lois et les pratiques discriminatoires.

* Prévention Information et Lutte contre le SIDA

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