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Île Maurice
lundi, décembre 30, 2024

Sur l’eau, à toute vitesse

Le terrain de jeu s’étire entre Flic en Flac et Le Morne, mais l’itinéraire peut fluctuer au gré de la météo et des marées du jour. Pour découvrir la côte depuis la mer, de la façon la plus amusante qui soit, n’hésitez pas à tester le seakart!

Nombreux sont les observateurs qui, depuis la plage, se demandent ce que sont ces engins rouges et blancs laissant dans leur sillage des gerbes d’écume et se déplaçant en formation derrière un bateau qui ouvre la voie. A côté de l’embarcation à fond de verre ou du catamaran, le seakart (kart de mer) puisqu’il s’agit de lui, est une alternative, autrement plus ludique, pour faire l’expérience des plaisirs nautiques.

Amarrage de tous les bateaux pour l’instant baignade

Aujourd’hui, convergent vers le point de rendez-vous, situé sur la berge de Rivière Noire dans les locaux de Fun Adventure, la société qui exploite cette activité de loisir, huit personnes pour le départ : le couple de Brésiliens Rodrigo et Natalia en voyage de noces (alertés par Tripadvisor), les Parisiens Maxime et Séfora (sur les conseils d’amis mauriciens), la mère Delphine et son fils Maxime qui résident en Corse (pour la quatrième fois en vacances dans l’île), Adam et moi. Chacun se prépare comme il l’entend: en s’enduisant de crème solaire, par une pause détente sur un transat au bord de la piscine ou en pianotant sur son smartphone, le local étant pourvu en wifi. Vient l’heure du point informations. Nabil, l’instructeur-moniteur (qui s’avèrera plus tard, être également photographe) explique en anglais et en français les règles de conduite et de sécurité à observer, une fois que chacun aura pris les commandes de son engin. A l’entendre, son fonctionnement basé sur une règle de quatre semble des plus simples: un bouton pour démarrer, un second pour couper le moteur, un volant pour diriger et un accélérateur judicieusement placé au volant! Sans utilité ce jour-là, précisons, néanmoins, qu’une vidéo dans leur langue a été créée pour les touristes chinois peu nombreux à manier la langue de Shakespeare. “Des questions?” lance Nabil. L’absence d’écho à son interrogation laisse supposer que non. Vient ensuite le moment où chaque équipage se voit remettre un cordon où sont rattachées une clé de casier pour y entremettre ses affaires sur place – vêtements de rechange et smartphones non étanches – et celle du seakart.

Déploiement en étoile des embarcations dans le respect des consignes de sécurité

La formule d’une heure ou de la demi-journée

Déjà revêtu d’un gilet de sauvatege, le groupe rejoint à pied la plage de Rivière Noire où mouillent les bateaux. Si Fun Adventure en exploite six au total, aujourd’hui seuls quatre prendront la mer. Nous laissons tongs et sandales dans un bac qui sera deposé sur le bateau de sécurité et enjambons l’engin pour nous y installer. Avec ses 3,5m de long sur ses 2m de large, ces bateaux semi-rigides avec coque et pont en fibre de verre et une partie gonflable, dotés de trois sièges, peuvent accueillir jusqu’à deux adultes et un enfant (de 6 à 12 ans). Les ados vont adorer…!, il leur est aussi permis de piloter pour peu qu’ils aient atteint l’âge de 16 ans. Je sens d’ailleurs le mien trépigner…! Bien que mon ressenti soit tout à fait serein sur les impressions de stabilité du seakart, je pense à cet adage que j’affectionne parmi d’autres: “Prudence est mère de sûreté”, ce qui m’enjoint à me décréter premier pilote pour commencer. Le bouton de démarrage est enclenché et comme recommandé par Nabil lors du brief, les saekarts se mettent en file indienne derrière le bateau de sécurité pour sortir du périmètre de mouillage de la baie de Rivière Noire. Mon bateau est le numéro 6 et je ferme la marche… ou plutôt la navigation, terme plus approprié aux circonstances. Avancer au ralenti exige de trouver la juste pression sur l’accélérateur pour que le saekart avance droit. Quelques fous rires plus tard, à cause de mes embardées intempestives et, la Pointe Koenig dépassée, Nabil lève les bras pour signaler à tous les bateaux de se déployer, de part et d’autre du bateau de sécurité, les numéros 1 et 2 sur sa gauche et les 5 et 6 à sa droite. Les engins tout en restant à l’arrière du bateau pilote se placent à 50 m de distance les uns et des autres… et démarrent sur les chapeaux de roue… ou plutôt les coussins d’air, les bateaux se retrouvant propulsés par un moteur à turbine de 110 chevaux.

Halte au Cristal du Morne pour la photo souvenir

A la recherche de toutes les figures pour un max de sensations

En nous dirigeant d’abord vers la baie de Tamarin, chacun s’en donne à coeur joie en poussant les moteurs jusqu’à 70km/h, leur maximum… Tête-à-queues, virages secs à droite, à gauche et encore à droite, plongeons dans les creux pour en ressortir à plein régime… tout le monde veut et recherche l’adrénaline. “Amusez-vous en respectant une distance de sécurité entre vous et en restant derrière le bateau de sécurité”, avait recommandé Nabil. Les têtes brûlées sont prévenues: en cas de non respect des consignes, ou d’un rapprochement trop étroit avec le rivage, la fonction coupe-contact à distance est alors activée! Après une halte dans la baie de Tamarin, direction le Morne, avec cette fois, une prise de vent de face, une mer moins docile et des gerbes d’eau… vraiment aspergeantes. Mais c’est ça l’aventure, non? Alors que je suis en train de négocier un creux pour qu’il soit moins abrupt, je repère une forme ronde brun-vert émerger de l’eau à 10m en face… “une tortue”, s’exclame Adam, en même temps que j’entame un écart sur la gauche pour lui permettre de continuer son chemin tranquillement. La seconde halte est faite face à la mangrove de Case Noyale avant de remettre les moteurs vers le rocher Diamand ou Cristal du lagon du Morne. Cette fois, c’est Adam qui prend les commandes et dès les premières secondes, je comprends qu’il n’aura pas besoin de mes conseils, sachant instinctivement comment me-
ner sa barque. Troisième et dernière halte à côté du Cristal qui depuis peu, a été entouré de balises pour éloigner les bateaux. Un dispositif qui heurte le regard mais compréhensible car créé à l’encontre de personnes peu respecteuses de ce site naturel et fragile, en l’escaladant. Après avoir photographié chaque embarcation et leurs passagers près du rocher, Nabil et Clifford attachent les seakarts les uns aux autres et, un seul au bateau de sécurité le temps de la baignade. L’eau est un peu fraîche ce jour-là, mais les Français en vacances ne la bouderont pas. La marée reflue et c’est le top départ pour le retour vers la base de Rivière Noire qui s’avèrera tout aussi fun qu’à l’aller, chacun voulant créer les dernières sensations fortes de cette équipée, follement ludique et extrêmement bien encadrée!

Un engin respecteux de l’environnement et certifié CE

Hyper maniable, sécurisant et vraiment amusant, le seakart qui peut se dépacer, déjaugé, sur un faible tirant d’eau – 8 à 10 cm – est bien adapté à la navigation sur le lagon. Dédié à tout public (personnes handicapées grâce son accélérateur au volant, personnes âgées et femmes enceintes – si elles le sentent précise t-on) le seakart s’avère extrêmement stable. Signe distinctif, son moteur non apparent est placé à l’intérieur de la coque et propulse l’eau, par une coupole, à l’arrière. Il ne peut donc rien sectionner et ne représente aucun danger pour les espèces vivantes marines.

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