Il n’y a pas de meilleur endroit que le Champs de Mars à l’île Maurice, pour vivre les courses de chevaux. L’un des plus célèbres rendez-vous sportifs des Mauriciens va débuter à partir du mois de mars à décembre 2016. L’occasion pour tous les fanatiques d’hippisme de profiter d’une journée unique, réunissant histoire, tradition, glamour et excitation dans un même endroit.
Au Champs de Mars, avant chaque départ, le temps s’arrête, les visages se crispent et les doigts se croisent. Au départ de chaque course, les cris d’encouragement fusent de partout et c’est l’euphorie totale dans l’hippodrome ! Situé en contrebas de la citadelle de Fort Adelaïde et en périphérie de Port-Louis, le Champ de Mars est connu pour être le plus vieil hippodrome de l’hémisphère sud et accueille chaque année de nombreuses courses de chevaux.
Patrimoine historique
L’hippisme à l’Ile Maurice prend naissance en 1812. Les premières courses ont lieu au Champ de Mars le 25 juin de cette année et c’est le début de 200 ans de compétition entre propriétaires et écuries, qui se poursuivent même durant les deux guerres mondiales. La piste du Champ de Mars suit un tracé elliptique. La piste est relativement petite avec 1 298 mètres de long et 10 à 12 mètres de large. Les courses sont disputées sur des distances allant de 1 000 mètres à 2 400 mètres. Depuis son aménagement en 1812, la piste du Champ de Mars a été constamment améliorée.
En parallèle au sport hippique, le Mauritius Turf Club (MTC), responsable d’organisation des courses et des paris hippiques à Maurice, voit le jour en 1812 également. Véritable lieu de rassemblement lors des week-ends, les Mauriciens viennent y parier de l’argent sur leur cheval fétiche auprès des bookmakers ou preneurs de paris. Durant les saisons hippiques, l’ambiance y est toujours très animée et surtout bruyante, particulièrement autour des marchands ambulants et des bookmakers.
A l’époque, l’objectif des fondateurs du MTC est d’amener une réconciliation entre les colons français et l’administration anglaise, les Anglais ayant conquis l’île (une ancienne colonie française) en décembre 1810. Ils sont convaincus que l’ambiance conviviale des courses hippiques aidera à promouvoir l’unité entre ces deux communautés, ainsi que la paix sociale et l’harmonie après des années de guerre dans l’Océan Indien.
Les écuries
Au XIXe siècle, aux débuts de l’hippisme à Maurice, les chevaux engagés dans les différentes épreuves sont transférés de leur écurie respective vers Port-Louis, la veille ou le jour même des courses. Cependant, afin d’avoir un meilleur contrôle des chevaux et dans le but de faciliter les séances d’entraînement, les écuries sont aménagées à côté de l’hippodrome et officiellement enregistrées auprès du MTC.Au début du siècle, environ cinq écuries sont en compétition. L’Écurie Gujadhur, la plus ancienne de l’île, compte plus de 100 ans d’existence. Aujourd’hui, ils sont environ une douzaine d’établissements à s’affronter et le nombre de pur-sang a constamment augmenté pour atteindre une moyenne de plus ou moins 400 chevaux chaque saison. A la fin de leur carrière, ceux-ci sont transférés à des centres d’équitation privés.
Les courses
Le calendrier hippique comprend quatre épreuves classiques bien distinctes : la Duchess of York Cup, la Barbé Cup, la Maiden Cup et la Duke of York Cup, que les Mauriciens appellent communément la Coupe d’Or. Récemment, plusieurs courses de groupe (Domestic Group Races) ont été ajoutées à cette liste. La Maiden Cup, disputée sur 2400 mètres, reste l’événement le plus populaire et le plus prestigieux. La première course classique de la saison, la Duchess of York Cup, est courue en début de saison et est réservée aux chevaux n’ayant jamais été en compétition au Champ de Mars. Contrairement aux décennies précédentes, l’assistance aux courses a connu une baisse conséquente ces dernières années. Ainsi, les journées classiques n’attirent plus qu’environ 25 000 personnes, alors que lors des journées normales, ils sont plus ou moins 8 000 à faire le déplacement vers le Champ de Mars. La MTC accueille également des journées internationales avec la participation de prestigieux jockeys internationaux. Un des raisons principales de ce changement est la décentralisation des bookmakers et l’avènement des paris en ligne. D’ailleurs, ne vous étonnez pas de voir des files de personnes faisant la queue devant les preneurs de paris en ville les samedis. Les locaux de ces derniers, souvent équipés de téléviseurs, ont graduellement remplacé l’hippodrome. Quoi qu’il en soit, passionnés ou non d’hippisme, à l’heure des courses aux Champ de mars, de nombreux Mauriciens se mettent devant leur télévision ou leur poste de radio pour suivre les courses en direct, devenus un immanquable du week-end.