Alors que l’été pointe enfin le bout de son nez, la nouvelle équipe de l’Institut français de Maurice – fraîchement débarquée de France – n’a pas tardé à se mettre à l’action. Si le mois d’octobre était déjà marqué par le concert Afrokosmik regroupant diverses formations musicales locales et l’exposition How dark are your thoughts ? de l’artiste mauricienne Nirveda Alleck, le mois de novembre promet d’être tout aussi animé du côté de l’Institut. Après deux premières éditions remarquées, la manifestation Novembre Numérique fait son grand retour.
Ce rendez-vous à ne pas manquer est l’occasion de célébrer les nouvelles technologies et de favoriser l’accès au monde du numérique pour tous. La nouvelle directrice Muriel Piquet-Viaux le rappelle elle-même « Novembre numérique est un évènement international qui a lieu dans 88 pays à travers la planète ». Dans ce contexte et malgré la crise sanitaire qui affecte de nombreux secteurs à travers l’île, il était important que Maurice suive le mouvement. Epaulée par le chargé de mission culturelle Nicolas Bréand, le chargé de médiation Jeremy Sulpis, la chargée du livre Anaëlle Juste ainsi que leurs équipes respectives, Muriel Piquet-Viaux a été en mesure de concevoir un programme alléchant pour marquer le coup cette année.
Ainsi, tout au long du mois de novembre, l’Institut français de Maurice nous propose une programmation riche et élaborée. Basée sur la présentation d’œuvres d’art numériques d’un côté et sur la transmission et l’éducation au numérique de l’autre, il y en aura pour toute la famille et pour tous les goûts.
Tout commencera le 6 novembre à 19h dans les espaces de l’Institut avec trois expositions. La première, intitulée Ce qui nous relie, digital humanity, regroupera différentes installations interactives et explorera notre rapport à autrui et à la technologie. Elle mêlera artistes mauriciens et français. La deuxième exposition, Machine à Bulles, sera destinée au jeune public. Enfin la dernière exposition sera consacrée à la réalité augmentée avec l’application Mr Chip. Toutes les expositions seront accessibles gratuitement au public jusqu’au 30 novembre.
On enchaînera avec un premier atelier autour des jeux vidéo dès le lendemain à 15h30 à la médiathèque de l’Institut en compagnie du spécialiste en la matière Ben Buchoo. Les 9 et 10 novembre, l’aventure se poursuivra avec un workshop professionnel permettant à plusieurs artistes intéressés d’échanger et de développer des projets autour des arts numériques ensemble.
l’IFM s’est aussi associé à des partenaires précieux pour proposer des conférences passionnantes sur des sujets pertinents et actuels. Dans un premier temps, c’est avec l’ENSA de Nantes que l’équipe a travaillé pour permettre l’intervention de Laurent Lescop par Zoom, le 11 novembre. L’architecte y parlera du mariage entre technologie et nature pour concevoir des villes plus harmonieuses. Dans un deuxième temps, c’est en partenariat avec la Délégation de l’Union Européenne qu’a été organisée une conférence sur la protection des données personnelles qui aura lieu le 20 novembre.
Le 21 novembre, place au temps fort de ce Novembre Numérique avec une journée portes ouvertes destinée au jeune public. Celle-ci aura lieu dans de le cadre de la journée des droits de l’enfant. Au programme toute une série d’ateliers (coloriage, création, lecture, code, jeux vidéo). Pour cette journée riche en animation, l’IFM a collaboré avec l’association DRIP afin d’accueillir des enfants de diverses régions de l’île. La journée se clôturera par un concert de la chanteuse Laura Beg en compagnie des enfants. Enfin, ce mois placé sous le signe des nouvelles technologies se terminera par un atelier code pour adulte le 28 novembre.
Réfléchie, travaillée et ouverte à tous, la troisième édition de Novembre Numérique à l’Institut français de Maurice promet d’être épique et témoigne du dynamisme d’une équipe qui semble déjà soudée et passionnée.
Quelques dates à retenir
6 Nov
19h / Galerie (IFM)
Soirée de lancement
Exposition collective transmedia : Ce qui nous relie, digital humanity
Exposition pour le jeune public : Machines à Bulles
Exposition et application en réalité augmentée : Mr Chip
7 Nov
15h30 / Médiathèque (IFM)
Atelier : Le 9ème art et son impact sur le jeu vidéo – Ben Buchoo
Sur PS4, jeux vidéo au programme : Comix Zone, Batman de Telltales, Psycho-Pass
11 Nov
18h / IFM
Conférence : Les solutions de la nature pour concevoir des villes plus harmonieuses
En partenariat avec l’ENSA de Nantes
Laurent Lescop (en Zoom)
21 NOV
12h-16h / IFM
Journée portes ouvertes : Novembre Numérique pour le jeune public.
Au programme : ateliers, cybercaravane, projection de film Zistwar Zako ar Torti d’Ashley Ittoo produit par le Centre Nelson Mandela, spectacle musical…
Animations et ateliers numériques
(8 – 12 ans)
Atelier en cybercaravane : J’apprends à faire du code Anousha Hosanee
(6 – 10 ans)
Contes numériques : Les Fantastiques livres volants de Morris Lessmore Véronique Nankoo
(6 – 10 ans)
Atelier : Makey-Makey – Anaëlle Juste et Yianna Amodine
(7 – 9 ans)
Atelier coloriage et réalité augmentée
Anaëlle Juste et Yianna Amodine
15h-16h Concert : One Love Maurice
Plus d’infos sur www.institutfrancais.mu
Je me suis rendue compte que les nouveaux medias etaient de plus en plus presents dans les productions choregraphiques et theatrales. Comme dans la vie quotidienne, les technologies sont a portee de main ; ainsi, un nombre toujours plus grand d’artistes a la possibilite de mener des experiences originales a l’aide de logiciels specialises qui permettent de nouveaux modes d’expression esthetique. Et les scenes de theatres sont de plus en plus aptes a accueillir de telles productions car elles disposent de l’equipement technique necessaire. Bref, les arts vivants, et la danse particulierement, deviennent numeriques. Pourtant, je percois une ambiguite problematique quand certains artistes, critiques et theoriciens evoquent cette relation entre la danse et les nouveaux medias : d’un cote, les technologies numeriques sont accueillies avec beaucoup d’enthousiasme car elles presentent maintes possibilites artistiques ; d’un autre cote, ceux qui les utilisent craignent que la technologie prenne le pas sur la representation des corps vivants et sur le processus de creation artistique. Ils considerent les images synthetiques, par exemple, comme des concurrents des danseurs qui se trouvent sur scene. C’est cette facon de penser la technologie, a la fois comme un outil neutre et une instance determinante, qui m’a intriguee au depart.