Le 28 mars dernier le monde célébrait la Journée Mondiale contre l’Endométriose, cette maladie dont personne ne parle et qui pourtant perturbe gravement la vie familiale, professionnelle et sociale de 10% de femmes en âge de procréer et responsable de problèmes d’infertilité chez 40% d’entre elles. A Maurice, la maladie est encore méconnue voire tabou. Éclairage.
L’endométriose est une maladie gynécologique inflammatoire chronique. Complexe, elle touche au moins une femme sur dix en âge de procréer. Découverte en 1860, cette maladie est pourtant encore peu connue et diagnostiquée tardivement (ou pas du tout), avec un retard de sept ans en moyenne. Aujourd’hui, ce retard de diagnostic donne malheureusement le temps à la maladie de se développer et de causer des dommages notables à différents organes. Il n’existe pas aujourd’hui de traitements définitifs de l’endométriose, même si la chirurgie et l’hormonothérapie peuvent ralentir l’évolution de cette maladie durant plusieurs mois ou années selon les cas. « C’est un mal qui concerne la société dans son ensemble. L’information doit atteindre tous les citoyens. Des règles qui font mal, ce n’est pas normal ! » détaille Anne-Laure Girouard Directrice de FormaCare, un organisme spécialisé dans la formation médicale et paramédicale.
Des conséquences physiques, psychiques et sociales
L’endométriose est provoquée par une migration anormale de cellules de l’endomètre vers d’autres parties du bas-ventre. Dans ce nouvel environnement, celles-ci provoquent des lésions, des kystes et des nodules. C’est une maladie difficilement détectable car elle se manifeste très différemment d’une femme à l’autre. Les symptômes les plus fréquents sont une douleur insoutenable pendant ou en dehors des règles et la fatigue chronique. Elle peut cependant être asymptomatique et, dans certains cas, être indétectable lors d’examens d’imagerie médicale. Son diagnostic est donc extrêmement difficile à poser.
« Au-delà des conséquences sur la santé, l’endométriose a de lourdes répercussions sur la vie professionnelle, intime ou sociale de celles qui en souffrent. Certaines femmes ne peuvent pas se lever le matin, sont incapables d’effectuer des activités banales du quotidien ou d’aller travailler. Elles se sentent incomprises dans leur douleur et sont parfois cataloguées de fragiles. De plus, la croyance selon laquelle des règles douloureuses sont normales a largement contribué à la non-reconnaissance de la maladie. À l’heure actuelle, on ne guérit pas de l’endométriose, mais on peut atténuer ou supprimer les douleurs et rendre aux femmes la capacité de mener une vie quasi normale au quotidien » renchérit Anne- Laure.
Une conférence sur l’endométriose en préparation
FormaCare prépare une conférence sur l’endométriose avec la présence de nombreux experts médicaux mauriciens et internationaux. L’organisme est soutenu par le groupe IBL Life, partenaire du projet. Pour en savoir plus sur l’événement à venir : la page Facebook FormaCare ou formacaremaurice@outlook.com. Tel: +230 54224504 / +230 5 4993129