Ils sont une quinzaine de volontaires venant de différents secteurs d’activité. Ils sont des professionnels de l’ingénierie, de la science marine, de l’agriculture, de l’environnement, de l’économie, du social et de la culture entre autres. Leur but ? Œuvrer pour une cause commune : la promotion du développement durable à Rodrigues. Ainsi ils ont créé en 2012 une organisation non-gouvernementale (ONG) au nom de « Association Ter Mer Rodriguez ». – Amanoola Khayrattee
« C’est tout un ensemble d’actions visant à protéger, conserver et préserver les ressources naturelles et marines, mais aussi à encourager un entrepreneuriat responsable et soutenu dans le respect de l’environnement, » nous dira le président, Jean Maurice Ravina. « Notre intervention se résume en quatre axes principaux : l’éducation et la sensibilisation ; la recherche et l’innovation ; les projets de bonne pratiques ; et le renforcement des capacités, en ligne avec la vision régionale, nationale et internationale, dont la vision 2030 pour le développement durable. »
Rodrigues a longtemps mis le cap vers une île écologique. Les initiatives dans ce sens ne manquent pas. Ter Mer Rodriguez a été à la base de plusieurs projets à hauteur de Rs 25 millions de 2013 à ce jour, selon son président. Le tout premier projet a rapport aux actions entreprises dans le cadre de la fermeture de la pêche à l’ourite. De concert avec l’Assemblée Régionale de Rodrigues (ARR), l’ONG a contribué à la mise en place d’un plan de surveillance participative sous le programme SmartFish de la Commission de l’Océan Indien (COI) afin de prévenir la surexploitation du lagon et la disparition du poulpe. La communauté de pêcheurs devient donc un acteur majeur dans la lutte contre le braconnage.
La réhabilitation et le rétablissement sur l’îlot Gombrani sont aussi en point de mire sous un financement du Critical Ecosystem Partnership Fund (CEPF). C’est un plan d’actions échelonné sur 5 ans avec des objectifs bien ciblés : l’amélioration de la biodiversité, la protection d’espèces endémiques, l’enlèvement des espèces envahissantes, le désherbage et le remplacement des espèces. Ceci en collaboration avec l’Association Pêcheurs Mourouk qui est un partenaire privilégié dans ce programme.
Autres préoccupations : la sauvegarde des coraux, importante à la biodiversité marine. Un coral garden a été identifié à cet effet. Viennent ensuite l’encadrement et l’accompagnement des algoculteurs, un projet à Petite Butte en vue d’améliorer la qualité et le processus de production des algues à valeur ajouté. Plus de 300 fermiers ont été formés dans le cadre du programme de responsabilisation qui touche aussi les pêcheurs hauturiers. Ceux-ci ont été initiés à l’outil GPS pour être en mesure de repérer aisément leur site de pêche.
Toutes ces initiatives reposent sur le respect des valeurs éthiques et culturelles auxquelles l’Association Ter Mer Rodriguez a un attachement tacite.