Le 17 octobre dernier, le Centre de la Trinité, qui accueille des enfants atteints de déficiences intellectuelles à Rose-Hill, a fêté ses dix ans d’existence. – Jean-Louis Floch
C’est dans leurs locaux, rue Raoul Félix, que membres, bénéficiaires et amis du Centre de la Trinité, étreints par une même émotion, ont évoqué le parcours de cette institution. Ils se sont remémoré les débuts difficiles et humbles, les dons, le volontariat, le courage et la détermination déployés pour assurer son développement, l’amour prodigué sans condition à des êtres innocents qu’il faut soutenir et protéger, et surtout leur merveilleux amour reçu en échange.
La création du Centre, il y a dix ans, fut décidée par un groupe de parents pour remédier à une triste réalité : après leur passage dans des institutions spécialisées, leurs enfants intellectuellement déficients allaient être livrés à eux-mêmes, sans structure d’accueil pour continuer à les former et leur construire un avenir social et une certaine autonomie.
Soutenu par les parents et les bienfaiteurs
Marie-France Violette, la directrice du Centre de la Trinité, se souvient de l’indéfectible soutien des parents, de la maison familiale cédée par un couple d’entre eux, des premiers meubles offerts par des bienfaiteurs…
Sur la base du volontariat, les premiers jeunes étaient accueillis deux fois par semaine. Peu à peu des ateliers voyaient le jour : peinture, broderie, création de bijoux, danse, yoga. La joie de voir leurs progrès et leur lente émancipation nourrit la détermination des responsables à continuer leur travail.
Une reconnaissance officielle par les autorités
2017 marque une étape décisive dans la vie du Centre de la Trinité. Le ministère de l’Égalité des genres, du Développement de l’enfant et du Bien-être de la famille décide de soutenir financièrement le projet. Une maison plus spacieuse est alors louée, pouvant recevoir plus de bénéficiaires de tous âges. Les éducateurs et le personnel reçoivent un salaire et un ergothérapeute et un psychologue sont payés pour leurs services. Le programme s’étoffe : informatique, cuisine et pâtisserie, musique, jardin bio, et des cours sont dispensés de 9h à 14h30.
Cependant, la Covid-19 n’ayant pas permis de lever des fonds pendant deux ans, il manque encore quelques 100,000 roupies chaque mois pour que le Centre fonctionne parfaitement… Avis aux généreux bienfaiteurs !
Ce n’est pas par hasard que Marie-France Violette est une des fondatrices du Centre de la Trinité et, actuellement, sa directrice. Il y a 28 ans, elle mit au monde Lucas, un enfant trisomique. Cette naissance a bouleversé sa vie et celle de Judex, son mari. Mais elle a découvert le pouvoir de l’amour sans condition, la patience et la persévérance. Aujourd’hui, Lucas est très autonome, voyage seul et travaille dans un supermarché, donnant tout son sens au combat de sa maman.