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dimanche, novembre 24, 2024

Parc-à-Boulets : l’énigme d’un gros mur

Nul ne doute qu’Aapravasi Ghat (AG) et tous les bâtiments qui entourent ce site classé patrimoine mondial, reposent sur un sous-sol rempli des vestiges de l’histoire mauricienne. Des investigations archéologiques au Parc-à-Boulets voisin ont récemment mis au jour un mur très épais qui suscite bien des interrogations…

Le chantier de fouille en démonstration au Centre d’interprétation Beekrumsing Ramlallah (BRIC d’AG) montre les fondations Vauban, puis les différentes couches qui se sont ajoutées au gré des transformations propres aux activités portuaires et au dépôt d’immigration. En 2020, lors de sa 44e session en Chine, le Comité du Patrimoine Mondial a invité l’État mauricien à aller de l’avant pour étudier les ressources documentaires et archéologiques du ParcàBoulets, contigu au site d’AG. 

Des investigations aux archives ont permis de décider quelle portion de cette pelouse dotée d’une grande ancre blanche devrait être creusée… par l’équipe conjointe du National Heritage Fund (NHF) et d’AG pour éventuellement compléter l’histoire du site classé Unesco. 

Démarrées le 15 novembre, les excavations ont certes permis de retrouver des artefacts des époques françaises et anglaises, ainsi que des matériaux de construction propres spécifiques, mais elles ont surtout et avant tout mis au jour un mur suffisamment épais pour ne pas être simplement… celui d’un bâtiment. Pourrait-il s’agir de fondations ? d’infrastructures portuaires ? ou de vestiges de fonderies ? Des études complémentaires le diront, maintenant que le chantier a été interrompu par les intempéries. 

Forges, tonnellerie, abattoir…

Cette initiative offre l’occasion de rappeler que ce site, connu comme le Parc-à-Boulets à partir de 1791, s’appelait en 1781 : Les Forges. Les Anglais y ont installé une tonnellerie peu après 1810. Les archives du diocèse évoquent l’incendie qui a ravagé la chapelle provisoire du Parc-à-Boulets, le 25 septembre 1816. En 1830, une caserne est érigée sur ces lieux, pour détenir les bagnards indiens, puis en 1850, le premier maire de Port-Louis demande de convertir le site en abattoir. 

En 1857, une partie de ce site appartenant à la Mauritius Dock Company a été vendue pour étendre les activités du Dépôt d’immigration voisin qui manquait d’espace pour accueillir les migrants engagés. Le Parc-à-Boulets est de ce jour resté sous le contrôle de l’Office d’Immigration jusqu’à la fin de l’engagisme dans les années 1920…

Véritable repère au cœur du port, on sait encore que les ouvriers du Parc-à-Boulets ont été réquisitionnés par les autorités militaires en 1914, pour sécuriser la capitale. En 1934 et en 1935, des travailleurs ont manifesté jusqu’au ParcàBoulets pour avoir de l’emploi. Transformé en espace vert depuis quelques décennies, les piétons et les automobilistes longent ce site… tous les jours.

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