Sauver la tortue marine : c’est une initiative qui cadre avec l’objectif de la « Convention interaméricaine pour la protection et la conservation des tortues marines » à laquelle s’est attelée la Commission de l’Environnement en collaboration avec le CARET (Comité d’Actions Rodriguais d’Etudes et de Protection des Tortues-de-Mer) et d’autres organisations non-gouvernementales à Rodrigues.
Par Amanoola Khayrattee
Lancé le dimanche 7 novembre 2021 à Rivière Cocos, suivi d’une campagne de sensibilisation et d’éducation le dimanche 12 décembre 2021 au centre de jeunesse de Baladirou, ce projet vise à « encourager les gens, surtout les pécheurs, à avertir les autorités sur la localisation des tortues de mer afin de permettre de prendre les dispositions nécessaires pour favoriser une ponte en toute quiétude, et ainsi protéger cette espèce menacée de disparition. Mais nous voulons aussi recueillir des données sur les mouvements des tortues de mer sur nos côtes, éduquer et sensibiliser la population, et effectuer une supervision accrue pour le respect des lois y relatifs, » selon Jean Hugh Rémy, Ag Environment Officer.
À l’affût, il faut être prudent. Ne pas effrayer le reptile, ne pas projeter de lumière en sa direction et ne pas trop l’accoster au risque de l’effaroucher. Les primes qu’a prévues le comité de récompense établi par ces organisations sont comme suit : Rs 25000 à toute personne ayant repéré un endroit de ponte où les œufs sont intacts. Dans le cas de preuve d’œufs éclos, la récompense sera de Rs 10000. Et un cachet de Rs 5000 ira à celui qui peut indiquer avec précision l’endroit où le reptile a été vu en attente de se nicher.
Pourquoi protéger la tortue de mer ?
Il faut savoir que la tortue joue un rôle important dans le maintien de l’équilibre de la chaîne alimentaire dans le lagon. Aussi elle aide à réguler l’apparition des algues et des éponges toxiques qui menacent les récifs coralliens, nous dira Aurèle André, directeur de la Réserve François Leguat, et un des responsables de CARET.
« Des traces décelées sur le sable à Jean Tac, Grenade et Hermitage, indiquent que des tortues viennent pondre régulièrement sur la plage à Rodrigues, » selon Aurèle André. « C’est au bout de 25 ans qu’une tortue atteint la maturité et pourra pondre environ 200 à 300 œufs. Et si l’éclosion totale est atteinte, seulement une ou deux arriveront à l’âge adulte parce qu’elles sont à la merci des prédateurs. D’où la nécessité de les protéger. »
Des sept espèces de tortues existant dans le monde, à en croire notre interlocuteur, cinq sont répertoriées dans l’océan indien. Des indications laissent croire qu’au moins deux d’entre elles fréquentent le lagon rodriguais : la tortue verte (Chelonia Mydas) et la tortue imbriquée (Eretmochelys Imbricata) plus connue comme karet.
La population de ces espèces est en déclin et va disparaître si rien n’est fait pour les protéger. Les lois en vigueur interdisent la pêche, la possession et la vente des tortues (mortes ou vivantes), les œufs de tortues et des tortues empaillées sous peine d’amende allant jusqu’à Rs 100,000 dépendant du délit, et même jusqu’à Rs 500,000 dans certains cas.