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Île Maurice
mercredi, décembre 25, 2024

Après la pandémie… la crise

La pandémie du Covid-19 n’est pas encore enrayée et le virus provoque encore, chaque jour, des milliers de décès, partout dans le monde. Pour autant, le prochain déconfinement des populations ne fait plus de doute… et si la date de cette “libération” n’est pas encore partout connue, une chose est, par contre, tout à fait certaine: la gravité de la crise économique à venir ! 

L’économie chinoise a été, et c’est bien normal, puisque c’est de là qu’est partie la pandémie, la première touchée. Mais le rôle industriel majeur joué par ce pays, véritable “atelier du monde”, garantissait un fort impact sur l’économie globale. En effet, et même dans le cas de figure où l’épidémie du coronavirus serait restée contenue à l’intérieur des seules frontières chinoises, la baisse drastique de l’activité industrielle de ce pays aurait suffit à induire une baisse significative d’un ou deux points de la croissance mondiale!

Or, nous n’en sommes plus là! Plus de la moitié de l’humanité est confinée ou soumise à des régimes stricts de contrôle des déplacements. L’activité économique s’en trouve donc particulièrement réduite dans chaque pays, et les échanges internationaux sont presque inexistants!

Les principales places boursières ont enregistré des décotes spectaculaires, le prix du pétrole s’est effondré (jusqu’à atteindre des cours négatifs à New York!!!), des compagnies aériennes disparaissent et tous les analystes annoncent une envolée des chiffres du chômage dans toutes les grosses économies structurées. Pour celles qui reposent en grande part sur le “secteur informel”, comme dans beaucoup de nations africaines, le contrecoup risque d’être encore plus violent…

Dans ce tableau général, particulièrement sombre, notre île a bien peu de chances d’échapper à la crise qui s’annonce…

Les craintes de la MCB et de Business Mauritius

La plupart des institutions financières du pays, comme les organismes sectoriels ou les chambres consulaires commencent à publier leurs premières analyses prospectives… et elles sont, évidemment, inquiétantes.

Les économistes de la MCB (Mauritius Commercial Bank) ont ainsi listé quelques-unes des conséquences prévisibles pour notre économie:

  • chute des exportations et des arrivées touristiques,
  • ralentissement de la consommation locale,
  • réduction et report des investissements étrangers (notamment dans l’immobilier),
  • rupture temporaire de la chaîne d’approvi-sionnement, aussi bien pour les matières premières (délivrées en priorité sur les “gros” marchés) que sur les biens de consommation importés à Maurice,
  • dépréciation de la roupies par rapport aux principales devises de référence (et notamment l’Euro), ce qui devrait logiquement entraîner une hausse sensible des prix à la consommation…

Si l’on y ajoute le repli des institutions bancaires (que ne souligne évidemment pas le document de la MCB), qui, en temps de crise, ne prêtent plus que contre des garanties particulièrement solides et à des taux renforcés, on devine aisément que les mois à venir risquent d’être, effectivement, très difficiles!

De son côté, Business Mauritius insiste sur les difficultés prévisibles auxquelles devront faire face les entreprises mauriciennes… et leurs employés. Selon cette fédération de compagnies, un “effet domino” devrait impacter toute l’économie mauricienne: les difficultés des grands groupes (principaux acteurs de l’exportation) ricocheront
sur les petites entreprises et les indépendants qui sont leurs fournisseurs ou leurs sous-traitants.

Saluant les mesures sociales et financières prises par les autorités gouvernementales pendant le confinement, Business Mauritius suggère que les entreprises mauriciennes puissent, sur le modèle français, décréter des périodes de “chômage partiel” leur permettant d’ajuster leur masse salariale au volume effectif d’activité, tout en donnant au salarié la certitude de retrouver son poste lors de l’amélioration de la situation de l’entreprise…

Business Mauritius incite également le pouvoir public à entrer en concertation avec le monde économique pour mettre en place des mesures qui permettraient d’accompagner les entreprises dans leur traversée de la crise. Et parmi ces mesures, on relèvera le report du reversement de la TVA…

SPICE Finance Ltd: Le leasing ouvert sur les équipements des PME

Membre du groupe AXYS, SPICE Finance Ltd a initié, le 21 avril, une nouvelle politique d’accès au leasing pour les PME (petites et moyennes entreprises). Quelque soit le secteur d’activité, des équipements aussi divers que des serveurs informatiques, des caisses digitales ou des camions frigorifiés peuvent désormais bénéficier d’un leasing. Selon les reponsables de SPICE Finance Ltd, cette démarche devrait contribuer à permettre à de nombreuses PME de s’équiper dans les meilleures conditions, et cela, même au cours d’une situation de crise aussi sévère que celle que nous traversons…

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