Plusieurs fermes marines ont vu le jour ces dix dernières années. Elles élèvent des coraux à partir de fragments sains prélevés dans le lagon, pour les implanter dans les zones dégradées. Si elle permet de lutter contre le blanchissement et la dégradation des récifs, cette méthode d’élevage est cependant moins pérenne que celle qui s’appuie sur le cycle naturel de la reproduction sexuée… Dominique Bellier
Les fermes de corail créées dans différents endroits à Maurice à l’initiative d’ONG et de certains groupes hôteliers permettent d’accélérer le déploiement du corail dur dans cette course contre la montre que représente la hausse des températures et le blanchissement qui en résulte… Mais comme l’a démontré l’ONG SECORE aux Caraïbes, la reproduction sexuée, qui entretient et diversifie par nature le patrimoine génétique des coraux, est plus durable et efficace. Une étude publiée en septembre dernier a d’ailleurs démontré que les coraux issus de la reproduction sexuée sont plus résistants au réchauffement climatique et au blanchissement.
Nos fermes actuelles pratiquent une forme de clonage qui reproduit de polype en polype le même patrimoine génétique. Or, la diversification constante de ce patrimoine est indispensable à la durabilité et à la vitalité de l’espèce. La nature l’a bien compris, car lorsque les coraux branchus et tabulaires de Belle Mare ont rejeté des milliers de petites billes roses contenant du sperme et des ovules, toutes les colonies d’une même espèce ont pondu au même moment, pour pouvoir mieux mélanger leurs œufs et semences.
Le corail est certes hermaphrodite mais il ne se reproduit pas tout seul ! L’équipe de SECORE Maurice, qui travaille en partenariat avec Odysseo, a fait sa première collecte d’œufs et spermatozoïdes dans la nuit de pleine lune du 18 au 19 novembre dernier…
RDV en juin pour la suite de cette histoire…
