Le mois rose qu’est devenu octobre chaque année ne pouvait être plus symbolique pour l’inauguration officielle des deux nouveaux centres de BCC, l’association de lutte contre le cancer du sein créée par Shamima Patel en 2014. Désormais présente à Port-Louis, elle le sera aussi dans le Sud, à Petit Bel Air, près de Mahébourg.
Mauvaise nouvelle, le nombre de nouveaux cas du cancer du sein est en progression, soit 600 en 2017 contre 561 en 2016. En revanche, et ça c’est une bonne nouvelle, les femmes venant consulter sont plus nombreuses à souffrir d’un cancer de stade 1 ou 2, à la différence de quelques années, où elles étaient en majorité à presenter un cancer de stade 3 et 4. Une information dont se rejouit la fondatrice et présidente de Breast Cancer Care. “Ce qui prouve que notre travail porte ses fruits; l’information selon laquelle le dépistage est essentiel est passée”. Qui ne connait pas à Maurice le visage souriant de cette femme qui a decidé, au sortir de son propre cancer du sein de mettre son expérience au profit de celles qui en souffrent, en créant son association. “ L’accompagnement au BCC Centre de Vacoas, notre quartier général est transversal; les femmes peuvent venir y chercher un diagnostic, une écoute en cas de besoin de soutien psychologique et, des accessoires tels que perruques, soutien-gorges spéciaux pour prothèse, écharpes et manchons de maintien pour le bras, pour adoucir les méfaits de la chimio/et ou d’une opération de l’ablation du sein”, explique Shamima Patel.
Renseigner sur ce qui attend les malades en matière de traitement “car elles ne reçoivent aucune information à l’hôpital une fois diagnostiquées”, et entendre leurs craintes sont importants pour que leur mental reste équilibré malgré les dificultés à surmonter. L’autre point sur lequel peut aider l’association est la reconstruction mammaire, suite à un accord passé avec le Centre de Chirurgie Esthétique de l’Océan Indien. Douze femmes, chaque année, peuvent y avoir recours. “Aussi surprenant que cela puisse paraître, la majorité des femmes que nous avons suivies, plutôt que la reconstruction, choisissent de faire le deuil de leur sein ou de porter une prothèse à vie. Soit, parce qu’elles n’ont plus envie de s’allonger sur une table d’opération, soit parce qu’elles se soumettent à la réticence de la famille”, poursuit Shamima Patel. Une seule patiente, âgée de 46 ans a demandé à en bénéfécier depuis la création de l’association.
“ Mieux entendue et accompagnée”
On le sait, l’heureux sort des ONG est assujetti à la générosité des sponsors. SICOM, IBL, HSBC, Thalia, l’Union européenne, Esquel, les Rotary et les Lions clubs pour ne citer que ceux-là, sans oublier les anonymes, ont soutenu et continuent à soutenir BCC – à hauteur de Rs 3 millions cette année. Après celui de Rodrigues, l’association s’enrichit cette année de deux nouveaux centres. A Port-Louis, situé au Labourdonnais Court, ce dernier qui ouvre déjà tous les mercredis de 10h à 15h pour des dépistages gratuits et les jeudis, aux mêmes horaires, pour le don d’accessoires sera inauguré oficiellement le 26 de ce mois. Celui de Petit Bel Air “un grand centre comme celui de Vacoas avec la même offre de services, sera inauguré lui, le 17 octobre” explique Shamima. Celle qui bataille depuis quatre ans contre la désinformation de la maladie convient néanmoins se sentir de plus en plus écoutée, accompagnée et aidée dans sa démarche. “Pour preuve, Bobby Hurreeram, Deputy speaker à l’Assemblée s’est complètement investi dans la recherche de sponsors pour notre centre de Petit Bel Air, grâce auxquels nous pouvons ouvrir dans le Sud”. Les Merline Ausgustin, BCC Centre à Rodrigues, Geneviève Victor Poonoosamy BCC Centre à Port-Louis, Valérie Sénèque BCC Centre à Petit Bel Air portent le nom de femmes que la maladie n’a malheureusement pas épargnées. A prendre comme un hommage rendu à celles qui se sont battues contre le cancer du sein et un rappel de l’importance du dépistage précoce, au regard du nombre de cas de cancers qui augmente.
Breast Cancer Care: 698 6710