Présente dans 95 pays, la Chambre de Commerce et d’Industrie Française à l’étranger, CCIF, fédère à Maurice plus de 200 entreprises mauriciennes. Nous avons souhaité apporter un peu de lumière à cet organisme qui soutient et accompagne les entrepreneurs français dans leur projet d’entreprise à Maurice. Un accompagnement d’autant plus important dans une situation économique inédite. Donnons la parole à John Benatouil, nommé Président de la CCIFM en mars dernier.
La Gazette Mag : Pouvez-vous nous rappeler quel est le rôle de la CCIFM à Maurice ?
John Benatouil : La CCIFM fédère plus de 200 entreprises mauriciennes et appartient au réseau international des 124 Chambres de Commerces et d’Industrie Françaises à l’Etranger, implantées dans 95 pays. Notre rôle est de représenter nos membres auprès des instances locales avec qui nous entretenons des rapports réguliers et de proximité, telles que l’EDB, Business Mauritius, l’ambassade de France, ou encore la MCCI. De plus, la CCIFM a signé un accord de partenariat avec Business France pour appartenir à la Team France Export et proposer des procédures d’amorçage pour les entreprises françaises souhaitant s’implanter à l’île Maurice. Notre mission consiste en outre à informer nos membres, à défendre leurs intérêts et à animer l’écosystème qu’ils constituent, au travers de webinaires et autant d’événements en présentiel leur permettant de se rencontrer et de développer leurs réseaux.
LGM : Quelles sont les conditions pour faire partie de la CCIFM ?
John Benatouil : Une entreprise, pour être éligible et devenir membre de la CCIFM doit être mauricienne et présenter un lien certain avec la France que ce soit par son management ou par son activité économique. Ainsi, forte de plus de 200 entreprises, la CCIFM recense au travers de ses membres près de 40 secteurs d’activités et plus de 35 000 personnes.
LGM : Vous venez d’être élu pour présider la CCIFM, pouvez-vous nous dire quelques mots sur ce nouveau rôle que vous occupez, et quelle vision souhaitez-vous apporter en tant que Président ?
John Benatouil : Mon élection s’inscrit dans une certaine continuité car cela faisait déjà 2 ans que j’étais administrateur élu de la CCIFM, dont une année comme vice-président, et que je représentais la CCIFM au Board de la Federation of Innovative & Numeric Activities in Mauritius (FINAM).
Toutefois, mon élection a été précédée d’une campagne au cours de laquelle j’ai établi et présenté un programme qui mettait en avant de grands axes stratégiques plaçant le membre au cœur de notre attention.
Il ne faut pas oublier que je ne suis pas seul pour assurer mes fonctions. Je suis accompagné de deux vice-présidents, Pricilla Pattoo et Guillaume de Bricourt. Notre gouvernance s’organise autour d’un conseil d’administration qui réunit 15 administrateurs, tous élus, incluant les vice-présidents, une secrétaire, un trésorier, épaulés d’une équipe de trois salariés encadrés par Amaury Halgand, le Directeur Général de la CCIFM.
LGM : Vous êtes vous-même entrepreneur, puisque vous avez co-fondé la startup digitale Talenteum. J’imagine que cela vous permet de connaître très bien les problématiques des entrepreneurs français arrivant sur le marché mauricien. Comment les accompagnez-vous dans le cadre de la CCIFM ?
John Benatouil : La CCIFM offre des services d’appui pour aider les entreprises à s’installer à l’Ile Maurice. Nous disposons de services d’accompagnement allant de l’étude de marché, aux missions de prospections en passant par la définition des contacts clés. Mais l’accompagnement de la CCIFM s’inscrit dans la durée. Tout d’abord, par l’organisation d’événements qui permettent à ses membres de se rencontrer souvent et d’étendre leurs réseaux. Par ailleurs, nous disposons de commissions très actives qui sont autant de lieux d’échanges et de travail réservés à nos membres, animées par de vrais professionnels tous administrateurs élus. Enfin, nous avons à cœur de renforcer encore la mise en avant de nos membres et nous allons, les mois qui viennent, communiquer davantage sur leurs expertises et leurs offres.
LGM : Comment vos adhérents vivent-ils la situation actuelle liée à la crise sanitaire et quelles solutions leurs proposez vous ?
John Benatouil : L’impact de la crise sanitaire est très différent d’un membre à un autre, selon leurs tailles mais surtout leurs domaines d’activités. Il est certain que ceux évoluant dans des secteurs comme le tourisme ou l’immobilier passent par une phase très difficile. En revanche, nos membres spécialisés dans les TIC ou le BPO s’en sortent mieux car leur activité est surtout exportatrice et le travail à domicile leur permet d’assurer une certaine continuité dans leurs prestations. Mais l’avenir reste incertain. Depuis le début de la crise, nous restons proches de nos membres au travers d’informations régulières, d’aides dans le processus de rapatriement de leurs collaborateurs bloqués hors de Maurice, et d’activités assurées en distanciel.
Nos membres sont plus que jamais notre priorité. Nous mettons en place des formations et des ateliers thématiques qui leur sont réservés, et nous allons veiller à les mettre tout particulièrement à l’honneur en communiquant sur leurs offres et leurs savoir-faire.