L’exposition Malcolm de Chazal que présente la Halle Saint-Pierre à Paris, jusqu’au 19 janvier, souffle un vent féérique au cœur de Montmartre, depuis le 11 septembre. 2000 à 3000 personnes découvrent chaque semaine le peintre et penseur mauricien, en quête d’un paradis perdu… Dominique Bellier
En écho indianocéanique au centenaire du surréalisme, l’exposition Malcolm de Chazal incarne la mythologie intime du penseur de l’île fée, ce pays dont les montagnes sculptées par des géants sont les derniers vestiges du continent de la Lémurie… Le peintre recrée un univers « où homme et nature communiquent d’un regard réciproque ».
Françoise Py, spécialiste du surréalisme qui a organisé les rencontres autour de Chazal décrypte aussi ses compositions : « Hors échelle, le motif occupe tout l’espace de la feuille de papier, qui tend à déborder. » Puis le cite : « Je crée une perspective par les couleurs… aussi l’image, au lieu de s’enfoncer dans le tableau, sors du tableau et vais vers le spectateur. » La peinture devient « la connaissance par la joie ». Elle lui donne « le verbe immédiat ». Elle est « le paradis perdu et retrouvé… le retour au Jardin ».
La scénographie fait jaillir sur fond noir la flamboyance des 160 gouaches et quelques toiles, qui viennent majoritairement de collections privées. Des aphorismes choisis dialoguent avec les tableaux. Une vidéo et des photographies de Bernard Violet documentent la biographie. Édité par Christian Le Comte, le catalogue de cette exposition exceptionnelle — deuxième solo à Paris — est en vente à la boutique du Blue Penny Museum, de même qu’un recueil de pensées inédit, Demi-confidences, publié chez Allia éditions. Le musée port-louisien devrait d’ailleurs à son tour présenter 40 autres peintures de Chazal, à partir du 27 février…
CRÉDITS PHOTOS :
Collection Beachcomber, 77 X 50 cm, © Christian Le Comte