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Démontrer est plus difficile que dénoncer

Conscient que les fruits commerciaux font partie de la diète (régime alimentaire) des roussettes, Vashist Seegobin étudie les moyens de les ramener dans leurs garde-mangers naturels et de les y maintenir. Caméras thermiques à l’appui, le doctorant et ses collaborateurs ont évalué au jour le jour les populations de chauves-souris dans différentes parcelles de forêts avec des degrés de dégradation plus ou moins forts. Pour vérifier si elles se nourrissaient bien sur place, il fallait aussi recenser fort patiemment le nombre d’éjectas (fibres de fruits recrachées après que l’animal en ait sucé le jus) et de fientes au m2 retrouvés dans lesdites parcelles, en rapport à la population dénombrée dans les parages.

« La qualité de l’habitat d’alimentation d’une roussette (…) est réduite par l’invasion des plantes exotiques et elle est au contraire améliorée par le contrôle de ces même plantes ». Tout est dans le titre de l’article paru en avril 2024 dans le Journal for Nature Conservation. Le texte démontre qu’on multiplie par trois la présence de l’animal dans les forêts en bonne santé… En d’autres termes, si nous éliminons plus massivement les plantes exotiques envahissantes de nos forêts, les roussettes reviendront y nicher et redécouvriront les vertus de ces garde-mangers naturels, plus adaptés à leur diète que les letchis et autres goyaves des humains…

Photo © Jacques de Spéville

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