Ali J, passionné d’histoire et explorateur de l’île, créateur du blog Let’s Discover Mauritius, nous fait découvrir les merveilles de Maurice, entre nature, histoire et patrimoine. Ce passionné par l’industrie sucrière a recensé plus de 100 cheminées sucrières à travers l’île, dans un article publié sur son blog. Nous lui avons posé quelques questions afin qu’il partage sa passion avec nous.
La Gazette Mag : Dans votre blog Let’s discover Mauritius, vous avez proposé un article sur les cheminées sucrières de l’île, et répertorié et photographié plus de 100 cheminées. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous êtes-vous lancés dans ce travail de recherche et à qui s’adresse-t-il?
Ali J : Ayant grandi dans une famille qui travaillait dans l’industrie sucrière, j’ai également vécu dans un domaine sucrier, précisément dans le village de Labourdonnais dans les années 1990. L’industrie sucrière faisait partie de ma vie. J’ai été attiré par les sucreries depuis l’enfance, surtout les cheminées. En tant que fan d’histoire, j’ai décidé de rechercher toutes les cheminées des sucreries actuelles à Maurice pour en faire une collection, les documenter et les exposer au monde. Cette collection de cheminées de sucreries restantes n’est pas seulement personnelle mais aussi pour tous ceux qui aiment l’histoire et qui ont le désir de continuer à transmettre notre héritage aux générations futures.
La Gazette Mag : Pouvez-vous nous raconter comment vous avez procédé pour recenser toutes ces informations et ces photos?
Ali J : Heureusement, nous avons encore des livres et des documents pour les recherches. Un des livres qui m’a été utile pour l’histoire de ces sucreries est celui de Guy Rouillard.
D’autres livres ont également été utiles et pour localiser les cheminées, j’ai dû consulter des cartes plus anciennes dans les années 1880 et comparer le site à l’emplacement réel sur Google Earth. De plus, j’ai dû consulter le public et des amis concernant l’emplacement des cheminées. Il m’a fallu environ 4 mois pour enfin terminer la collection.
Ali J : Je ne suis pas historien mais j’ai beaucoup exploré le côté historique de l’industrie sucrière. Le premier moulin à sucre commercial était au début des années 1740 à Villebague, construit par Mahé de Labourdonnais et ses associés. Depuis, plusieurs sucreries ont été construites jusqu’à la dernière dans les années 1940 à Le Val. L’économie de l’île Maurice a été fondée sur l’industrie sucrière. C’était un pilier économique depuis deux siècles jusqu’aux années 1980 où tout a changé.
La Gazette Mag : Quel est l’avenir de cette industrie dans les années à venir?
Ali J : Aujourd’hui, l’industrie sucrière ne contribue qu’à une petite partie de notre produit intérieur brut. Ce n’était pas le cas il y a des décennies. Au 19ème siècle, il y a eu plusieurs évènements qui l’ont affecté comme les violents cyclones qui ont endommagé les sucreries et les plantations. De nouvelles espèces d’insectes ont ravagé les cultures de canne. Tous ces problèmes ont entraîné des pertes colossales. Le principal problème qui n’a cessé de toucher l’industrie sucrière reste la baisse du prix du sucre sur le marché. Nous avions plus de 250 sucreries et maintenant, en raison des annexions, il n’en reste plus que 3. Les plantations de sucre sont remplacées par d’autres et les entreprises sucrières elles-mêmes se sont diversifiées dans d’autres secteurs. En un mot, l’avenir est sombre pour cette industrie.
Retrouvez l’article sur les cheminées sucrières et la galerie de photos sur le site
www.letsdiscovermauritius.com/blog