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Île Maurice
mardi, mars 25, 2025

EKALEY JOULIA, UNE NOMADE DES SAVOIRS SÉDENTARISÉE À MAURICE

D’emblée la curiosité est titillée… De quelle étrange contrée ce bel et énigmatique prénom est-il originaire ? De quelle singularité féminine est-il annonciateur ?
Jean-Louis Floch

On commence à comprendre (« comprendre », ce joli mot forge sa vie) quand on découvre qu’Ekaley est née en France mais que du sang touareg coule dans ses veines et qu’elle a vécu enfant à Agadez, au centre du Niger. On rêve alors de désert, de vie nomade, de ces merveilleuses sociétés matriarcales où la femme décide de son propre destin. On rêve, mais d’une certaine façon, la vie réelle d’Ekaley est à l’image de ces racines, même si le monde global interconnecté a bousculé jusqu’à la société touareg.

Nomade, elle l’est déjà quand elle poursuit sa prime scolarité par télé-enseignement, accompagnant ses parents organisateurs de voyages pour touristes en quête de désert et d’absolu. Nomade, elle l’est encore quand, à 14 ans, elle part en internat à la King’s School de Canterbury, en Angleterre. Nomade, elle restera pendant des années : baccalauréat à Sophia Antipolis en France, licence en sociologie, un Bachelor in Liberal Arts aux Pays-Bas, une escapade de quelques mois au Pérou pour apprendre l’espagnol… Ah ! C’est aussi qu’elle est polyglotte (une forme de nomadisme intellectuel, non ?) : elle parle le tamashek de ses ancêtres, le haussa nigérien, l’espagnol, l’italien, le français, l’anglais et, aujourd’hui, le créole mauricien !

Bardée de tous ses diplômes, elle part en mission pour le compte d’ONG. Elle intervient pendant un an au Niger dans un programme américain sur le sujet des migrations. Elle file ensuite en Côte d’Ivoire œuvrer pour Enko Education, et là, une révélation s’impose à elle (le nomadisme serait-il aussi une quête de sens ?) : elle se vouera à la noble cause de l’éducation !

Une bourse Fulbright l’entraîne un an dans l’État de New York, pour y obtenir un Master en Public Administration à la Maxwell School of Citizenship and Public Affairs. Or, deux ans plus tôt, en 2014, elle avait rencontré son mari mauricien à Niamey. L’implacable logique du destin d’Ekaley l’amène donc à s’installer à l’île Maurice où le groupe Medine, tout à l’élaboration de son hub éducationnel Uniciti et à la recherche de partenaires internationaux, l’embauche pour développer le projet Paris-Panthéon-Assas. Elle y œuvre sans doute avec talent, au marketing et au recrutement, puisqu’en octobre 2020, elle devient la première employée de l’antenne Assas à Maurice !

Nommée directrice exécutive de Paris-Panthéon-Assas sur place, elle travaille aux accréditations, au recrutement, à la communication et au marketing de l’antenne, en binôme avec Anthony Mergey, professeur d’histoire du droit à Assas et président du campus mauricien, responsable des programmes de licence en droit.

Sa belle et jeune vocation pour l’expansion des savoirs semble l’épanouir et présage sans doute de bien d’autres étonnantes péripéties. Et on aimerait tellement se promener dans ses paysages intérieurs, rencontrer la petite fille qui courait insouciante les rues d’Agadez et lui demander ce qu’elle pense du parcours d’Ekaley Joulia !

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