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Île Maurice
samedi, novembre 23, 2024

En fat bike à travers les banians et parmi les cerfs

Inutile de rouler longtemps pour s’enfoncer au cœur de la nature. Dans le Chassé de Wolmar séparé de l’interminable plage de Flic en Flac par la route côtière, le plaisir d’une immersion dans la verdure est toujours associé à la découverte d’animaux à l’existence insoupçonnée sur cette partie de l’île et pourtant rencontrés au détour d’un bosquet d’eucalyptus.

Sur ce domaine de 700 hectares aux airs de savane africaine, deux parcours sont proposés, soit le standard pour les familles et le circuit intermédiaire visant les sportifs amateurs. Aujourd’hui, prudence étant mère de toutes les vertus, j’ai opté pour la balade familiale.

De prime abord, à observer de loin le fat bike et ses gros pneus, le doute quant à sa maniabilité peut poindre et faire regretter le jour où vous avez réservé votre tour. Détrompez-vous, l’engin se révèle ultra léger et malléable. Ce vélo aux pneus surdimensionnés (de 4 à 4,5 pouces contre 1,8 à 2,4 pour les VTT traditionnels) trouve son origine en Europe centrale. Il a vu le jour sous le coup de l’ingéniosité de garde-forestiers cherchant à mettre au point un vélo pour rouler en terrain accidenté, notamment dans la neige, vous l’aurez compris, dans des conditions loin d’être idéales. Ils sont particulièrement adaptés pour circuler dans le sable, emprunter les sentiers caillouteux et les chemins boueux car leurs pneus possèdent une adhérence inégalable permettant une conduite facile en toute sécurité.

Les sacs et les équipements en voiture

Après le réglage des selles et la fixation des sièges enfants sur les vélos qui seront conduits par les papas, nous entrons dans le domaine. Warren qui sera notre guide, connaît le Chassé de Wolmar comme sa poche et se révèle une mine d’informations sur la flore, la faune de ce gigantesque périmètre de découvertes. Jean-Marie suit le peloton de promeneurs tranquilles que nous formons à bonne distance en voiture tout terrain qui transporte l’eau, les en-cas servis à mi-parcours du trajet et les K-way qui se révéleront être plus qu’utiles lorsque les nuages perceront.

Nous commençons à pédaler dans une plaine herbue et cette végétation digne de celle des savanes africaines me propulse dans l’univers de Karen Blixen et de sa ferme en Afrique. Mais la Tourelle de Tamarin en face et la Montagne du Corps de garde sur ma gauche me rappellent que nous n’avons pas quitté le territoire mauricien. Le terrain relativement facile me laisse le loisir de contempler le paysage sans avoir à réfléchir à pédaler. Plats, franchissement de ruisseaux et tronçons de sentiers boueux se succèdent allégrement avant d’atteindre une majestueuse frondaison formée par des eucalyptus, une espèce parmi les plus emblématiques du site.

C’est le moment de la première halte où notre accompagnateur sort les bidons d’eau de la voiture tout terrain, surgie comme par magie à nos côtés. Nous contemplons religieusement un troupeau de biches passant à une centaine de mètres. Le sens du vent qui nous est favorable ne leur permet pas de sentir la présence humaine. Tranquilles, elles broutent l’herbe tendre. Mais de cerfs, nulle trace alors leur nombre atteint les 3000 têtes sur le chassé. La repousse de leurs bois isole les rois de la forêt explique alors Warren, car ils sont à ce stade d’une grande fragilité. Ils se cachent le temps de les laisser se renforcer. Encore un coup d’œil sur les biches délicates et nous repartons vers d’autres paysages.

Métiers en voie de disparition

De nombreux plans d’eau, une multitude de ruisseaux de grande limpidité viennent rappeler que nous sommes en zone marécageuse et riche en sources naturelles. Pas moins de six ont été identifiées sur le Chassé de Wolmar précise Warren. Ce dernier nous entraîne vers une image symbolique d’un métier en voie de disparation, incarnée par un chapiteau constitué de branches destinées à être transformées en charbon de bois, qui sera ensuite vendu dans les boutiques de l’île. Wolmar est en effet l’un des derniers sites où le charbonnier peut encore exercer son métier. Nous enfourchons de nouveau notre engin pour découvrir au gré des dizaines de mètres parcourus une végétation grandiose constituée de banians éternels, de badamiers à l’ombre généreuse, de jujubiers dont les fruits jaunes commencent à mûrir et de hauts tamariniers déjà chargés en gousses bien lourdes à cette époque de l’année. Il est possible de distinguer le bon du mauvais tamarinier explique Warren selon le nombre de gousses mûres accrochées à ses branches. Si elles sont nombreuses, cela signifie que les chauves-souris n’en auront pas voulu à cause d’une acidité trop prononcée. Nous en sommes à ce stade d’explications lorsque la pluie naissante commence à gêner les enfants. Qu’à cela ne tienne, papa et fillette choisissent de terminer la visite, abrités, à bord du véhicule tout terrain.

Derniers efforts avant la table

C’est à cet instant précis de l’itinéraire que notre groupe se réjouit du niveau d’équipement proposé par les initiateurs de cette activité de loisirs en nous voyant remettre un K-way qui nous évitera d’être complétement trempés avant le déjeuner. La promenade arrivant à son terme, Warren nous entraine vers le campement de chasse du domaine ouvert pour les déjeuners des visiteurs, mais cela va sans dire, hors saison de chasse.

Gâteaux piments et samoussas pour la mise en bouche seront suivis d’un repas typiquement mauricien qui vient à point nommé récompenser les efforts fournis durant trois heures. C’est autour d’un fameux curry de poulet agrémenté de lentilles noires, bouillon de cresson, chatini de pommes d’amour et de riz blanc que nous nous remémorons cette demi-journée ponctuée de belles découvertes.

Wolmar, d’usine sucrière à réserve de chasse

Sont concentrés sur ce site tous les éléments emblématiques de l’histoire de l’île. Avant que la famille de Maroussem ne transforme le domaine en chassé, Wolmar a été la propriété du Général Brue, un héros de l’Empire qui y avait établi habitation et sucrerie dont quelques vestiges sont encore visibles. Aujourd’hui ce domaine de 1700 arpents est une réserve privée qui tire sa principale activité de la chasse au cerf ouverte chaque année de fin juin à fin septembre. Outre les 3000 cerfs de Java, une espèce introduite par les Hollandais il y a 350 ans, on y trouve aussi des cochons marron, issus du cochon domestique et devenus sauvage lorsqu’ils ont été abandonnés par les mêmes Hollandais. Nous y avons aperçu de nombreuses perdrix et un lièvre, alors que ces discrets habitants des plaines ne sortent que la nuit pour se nourrir de pousses d’herbe tendre. Plus visibles au crépuscule, les roussettes, une catégorie de grosses chauves-souris venues tout droit des Gorges de Rivière Noire pour piller les arbres fruitiers participent au folklore vivant du domaine, tout comme les singes qui se déplacent en bandes pour faire main basse sur les fruits, mais aussi chahuter dans les champs de cannes voisins. C’est en permettant le développement des activités de loisirs au sein de ce type de domaine que la découverte et l’approche au plus près des animaux vivant en semi-liberté est rendue possible pour le plus grand plaisir des visiteurs et des Mauriciens.

FAITES VOTRE CHOIX !

La balade familiale (Dès l’âge de 1 an sur un siège bébé)

Accessible à toute la famille, où il y a nul besoin d’avoir une condition physique de petits et grands champions, cette balade adaptée au rythme des plus petits permet de profiter de la nature à travers une série de haltes (pour apprécier des moments de repos bien mérités, ajuster son équipement ou pour prendre des photos), dont une de 10 à 15 minutes à mi-chemin pour prendre un en-cas énergisant.

  • Arrivée au chassé : 9h
  • Fin de la balade : environ à 12h
  • Durée : environ 4h
  • Distance : environ 5 à 7 km

La balade intermédiaire pour les sportifs amateurs

Cette excursion est accessible à tous, il suffit d’être un peu sportif et d’aimer bouger! C’est une promenade conçue pour tous ceux qui désirent rouler sans se soucier des indications et des règles à suivre. Vous n’avez qu’à vous laisser guider et profiter du paysage.

  • Arrivée au chassé : 9h
  • Fin de la balade : environ à 12h
  • Durée : environ 4h
  • Distance : environ 15 à 17 km

Un guide fera un briefing sur l’organisation, les règles de sécurité, etc…

Dans les deux cas

Seront fournis : un guide privé, un briefing sur l’organisation, un déjeuner, eau, café, jus de fruits frais, léger en-cas, casque de sécurité et siège bébé.

À prévoir : chaussures de sport, crème solaire, lunettes de soleil.

À l’heure du déjeuner, vers 12 h, vous aurez la chance de déguster de délicieuses spécialités locales (curry de cerf, de cochon marron ou de poulet, riz, lentilles et ses chatinis, glace, café), les plats végétariens se faisant sur demande.

Tarifs :

Rs 2580 avec déjeuner et Rs 1800 sans déjeuner.

Rs 1950 avec déjeuner et Rs 1480 sans déjeuner pour les Mauriciens et résidents.

RS 990 pour les enfants de 9 ans et moins avec ou sans déjeuner et gratuité de la balade jusqu’à 3 ans.

Pour toute réservation:  5 703 7330 ou 5 828 8685

A noter !

Electro-bike Discovery la société qui exploite les fat bikes sur le Chassé de Wolmar a plus d’un tour de roues à son actif. Elle propose aussi de l’électro-bike, non pas sur ce domaine mais sur trois autres sites de l’île que sont Chamarel, Souillac et Le Morne en journée complète ou demi-journée. www.electrobikemauritius.com

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