Dès 1998 nous voyons apparaitre la notion « d’investisseurs responsables ». John Elkington, référence mondiale de la bonne gouvernance d’entreprise et du développement durable, s’intéresse dès la fin du siècle dernier aux facteurs non financiers, tel que l’impact environnemental et social, à prendre en compte dans les évaluations d’entreprises. En 2002 à Londres, Chris Yates-Smith fonde ce qui deviendra plus tard « The Virtuous Circle », un des tout premiers groupes à s’intéresser à la corrélation entre des facteurs environnementaux et sociaux et les performances financières des entreprises. En 2006, les Nations Unies, soutenues par un consortium d’investisseurs, publient les “Principes pour l’Investissement Responsable”. Une liste de 6 principes qui mettent en place un cadre à l’attention de la communauté mondiale des investisseurs, afin de participer à l’élaboration d’un système financier plus stable et pérenne. La thématique ESG prend alors de plus en plus d’ampleur auprès des gestionnaires d’actifs.
L’investissement ESG c’est quoi ? C’est investir en intégrant des critères extra financiers dans ses décisions de placements. C’est donc décider d’investir dans telle ou telle entreprise, à condition qu’elle respecte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) en plus des critères financiers. L’investissement ESG intègre 3 facteurs fondamentaux :
Les facteurs environnementaux : efforts fournis par les entreprises pour développer des politiques de protection environnementale et de durabilité. La consommation énergétique, l’empreinte carbone, la gestion des déchets ou l’aménagement du territoire.
Les facteurs sociaux : inclure toutes initiatives visant à améliorer le bien-être et la santé des collaborateurs ou à s’assurer que les fournisseurs sont en accord avec les valeurs de la société.
Les facteurs de gouvernance : modèle de ma-
nagement et de prise de décision, l’indépendance du conseil d’administration, le traitement des actionnaires minoritaires, la rémunération des dirigeants et les contributions politiques.
Intégrer les facteurs ESG dans ses décisions d’investissement, c’est bien, mais qu’en est-il de la performance ?
Il était de coutume de penser qu’investir dans le développement durable se fait au détriment de la performance financière. A tort ! Il est vrai qu’il y a aujourd’hui un manque de données empiriques du principalement au fait que ces critères apparaissent depuis seulement une vingtaine d’années et, aussi, qu’il y a encore un manque d’informations sur beaucoup d’entreprises. Difficile donc de considérer les critères ESG comme étant des critères au sens traditionnel. Les récentes études s’accordent cependant à dire qu’intégrer des normes ESG dans son portefeuille n’implique pas forcément de meilleures performances mais contribue, cependant, à réduire le risque du portefeuille en limitant l’impact d’évènement extra financier sur le cours (Exemple : Volkswagen, Enron, BP…). Sur le graphique ci-contre, nous observons en jaune la performance de l’ensemble des actions listées, en vert la performance des entreprises qui intègrent les critères ESG dans leur gestion. La différence n’est certes pas impressionnante mais cela montre bien qu’investir de manière responsable n’est pas pénalisant en terme de performance. De plus, l’examen de plus de 200 études (de sources académiques, rapports du secteur, articles de presse et ouvrages) a permis de conclure que « 80 % des études analysées montrent que les pratiques de durabilité prudentes ont une influence positive sur la rentabilité des investissements ».
L’investissement ESG est en plein essor. Les fonds respectant cette thématique ont collecté USD 20.6 milliard en 2019 ce qui représente le triple de la collecte de 2018 ! Encore loin des actifs sous gestion des fonds classiques, la thématique ESG apparaît, aujourd’hui, comme incontournable. Les règlementations (Cop21, Art. 173 sur la transition énergétique, Gender Pay Gap au Royaume-Uni…) ainsi que la pression sociétale suite aux différentes catastrophes naturelles, réchauffement climatique et autres scandales, démontrent une réelle prise de conscience et une volonté d’agir de manière responsable, même lorsqu’il s’agit de placement financier. La SEM (bourse de Maurice) l’a bien compris et devient en 2015 partenaire de l’initiative des bourses de valeurs durables des Nations Unies. Elle a récemment réitéré son engagement en annonçant la mise en place d’une structure afin de promouvoir l’émission et l’échange d’obligations durables (green bonds).
CE QU’IL NE FALLAIT PAS RATER EN JANVIER
- Incendies en Australie : de fortes pluies éteignent plusieurs feux situés dans l’Est du pays.
- Tensions entre les US et l’Iran ravivées suite à l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani. Les différentes représailles des deux parties et la stratégie encore très floue de la part de Donald Trump font craindre les risques d’une dangereuse escalade.
- La croissance chinoise continue de ralentir. Elle atteint son niveau le plus bas depuis 29 ans.
- Les US et la Chine signent la phase 1 d’un accord commercial.
Souhaitez-vous vous aussi devenir des « Responsible Investors » ? N’hésitez pas à prendre contact avec l’équipe de Victoria Capital Management pour en savoir plus sur la thématique ESG ainsi que sur les différents supports d’investissement possible.
Alexandre Ducler, CFA
Nicolas Bathfield
Info@victoriacapitalmanagement.org