Diplôme du HSC en poche, bon nombre de nos jeunes à l’île Maurice n’ont qu’un seul désir: partir étudier dans les universités étrangères. Angleterre, France, Canada, Australie ou Inde figurent parmi les destinations les plus prisées. Parmi les programmes d’études qui intéressent les Mauriciens se trouvent la médecine, l’ingénierie et le droit. Elisa Meyepa, jeune fille de Roche Brunes de 20 ans s’est envolée fin août dernier pour le Pays de Galles, à l’Université de Swansea pour des études de psychologie « La pandémie a énormément retardé mes plans et j’ai eu beaucoup de mal à m’organiser dans l’ensemble parce que le Royaume-Uni avait fermé ses frontières. Mais je ne suis pas une personne qui a pour habitude de me décourager. Aidée par mes parents, j’ai continué à y croire et ai pu m’installer à Swansea sans trop d’encombres. Il faut dire que ma maman m’a aussi accompagnée pour s’assurer que tout se passait bien pour moi, et ensuite je volerai de mes propres ailes dans un cursus qui doit durer au moins deux ans ». Autre exemple, celui de Naomi Ithoo, 19 ans, partie en Allemagne en plein deuxième confinement à Maurice en avril dernier : « Ce fut un vrai challenge de partir dans ces conditions très inhabituelles, j’aurai voulu par exemple dire au revoir à mes amies ; malgré tout j’ai quand même pu voyager vers l’Europe et je profite pleinement de la chance que j’ai !»
Témoignage d’Adeline Larhubarbe, 18 ans : « Étudier en ligne : c’est flexible ! »
« Faire des études en ligne n’était pas mon premier choix parce que c’était un peu un terrain inconnu mais l’aspect pratique et la liberté que cela offrait m’ont vite plu. J’aimais surtout le fait d’avoir un peu plus d’autonomie concernant mon diplôme, et j’avais déjà l’habitude d’apprendre indépendamment donc ça n’était pas un souci.Je me suis inscrite à l’université en plein milieu de la pandémie et comme beaucoup d’étudiants dans la même situation, j’ai dû faire face à de nombreuses entraves concernant l’inscription. La Covid-19 a eu un impact majeur sur la rentrée universitaire en la retardant considérablement : j’ai reçu ma lettre d’acceptation plus tard que prévue, l’envoi du matériel universitaire a été retardé et même le format habituel d’examen a changé pour prendre en compte les mesures de confinement. Cependant, j’aime cette façon d’étudier qui permet plus de flexibilité ! Je contrôle mes heures de cours et c’est un grand avantage, car je peux planifier mon travail universitaire tout en le conciliant à un emploi. Comme j’ai tout sur mon ordi, je peux étudier n’importe où sans problème. Les études en ligne exigent tout de même pas mal de discipline. Il est souvent trop facile de faire des compromis et j’ai dû constamment faire attention à ne pas perdre de temps inutilement. Comme je n’ai pas de professeur et que la plupart des cours sont enregistrés, avoir des réponses à mes questions n’est pas aussi simple que de lever la main. Je dois pouvoir compter sur moi-même pour trouver les réponses aux choses que je ne comprends pas. Heureusement, l’université a créé aussi un forum de discussion pour ceux qui étudient le même cours, donc on a quand même une forme d’échange ».
Jeune et travail : c’est toujours difficile
Selon les derniers chiffres donnés par Statistics Mauritius, le pays compterait pas moins de 18 000 jeunes chômeurs. Crise sanitaire oblige, chez les jeunes âgés de 16 à 24 ans le taux est passé à 31,5 % au premier trimestre, comparé à 23,5% à la même période l’année dernière.Deux facteurs expliqueraient en partie l’importance du chômage des jeunes à Maurice : d’une part, la réticence des entreprises à intégrer dans leur sein des employés inexpérimentés ; et, d’autre part, les difficultés des employeurs à trouver des profils présentant les compétences techniques recherchées, signe que le système éducatif ne serait peut-être pas si adapté aux attentes du marché du travail. Pour mieux comprendre les jeunes et leurs difficultés à intégrer le monde du travail, il est intéressant de se pencher sur les diplômés du supérieur. Or, une forte segmentation existe : d’un côté, des jeunes diplômés de filières professionnelles qui sont recherchées sur le marché du travail; de l’autre, des jeunes ayant suivi des études aux débouchés moins évidents qui peinent à accéder à un emploi stable. « Cela fait plusieurs mois que je cherche du travail dans le domaine de la comptabilité et que je n’en trouve pas.A chaque fois on me dit que je n’ai pas d’expérience et que l’on a besoin d’un profil expert. Si personne ne nous donne une chance, c’est difficile de rester motivée. Du coup je songe à changer de voie, je ne sais pas encore laquelle. Nous ce qu’on aimerait, c’est qu’on nous laisse faire nos preuves et qu’on nous laisse apprendre. Il faut bien commencer quelque part ! » affirme Jessica Barbe, 25 ans.