22.1 C
Île Maurice
samedi, novembre 23, 2024

Eurêka, le charme d’une habitation chargée d’histoire

Le thriller du Mauricien Jon Rabaud, The Blue Penny, récemment sorti en salles, se déroule intégralement à Eurêka, où l’influent homme d’affaire Harry Theodore marie sa fille… Dans la vie réelle, cette demeure et ses pavillons accueillent parfois des mariages, des conférences, réunions professionnelles, concerts et spectacles… Quelques repères sur ce lieu d’histoire et de culture.

Eurêka est une habitation chargée d’histoire et d’anecdotes, qui a failli disparaître plusieurs fois sous l’assaut des cyclones, puis en 1985, sous la menace spéculative de professionnels du foncier. JMG Le Clézio s’en émeut dans Un voyage à Rodrigues : « Cette maison est le bien le plus important de ma famille, et maintenant elle est destinée à être morcelée et vendue en petites parcelles. » Le Nobel de littérature évoque aussi cette demeure dans Le Chercheur d’Or, Alma ou Révolutions

Finalement Jacques de Maroussem, son épouse et ses beaux-parents parviennent à la racheter en 1985. Pour financer les rénovations du « vieux navire rafistolé », ils l’ouvrent au public en 1986 et, un mois plus tard, le prince Andrew y séjourne… « Il était encore fréquentable à l’époque », dit l’humour pétillant de Jacky de Maroussem. « Nous avons travaillé comme des esclaves dans cette maison ! Nous avons ouvert ses 109 portes-fenêtres. Là où il y avait une enfilade de chambres à coucher, nous avons créé différents salons (le salon de musique, la chambre à chinoiseries, le salon Paul & Virginie…) Je crois qu’au fil des ans nous avons réussi à réinventer un habitat qui rassemble toutes les composantes de l’art de vivre créole, dans ses influences et ses savoirs. » 

Vieux bateau rafistolé

La véranda n’occupe plus que trois côtés, mais elle donne sur des jardins somptueux et sur la cuisine à l’ancienne. La table d’hôte dispense ses mets aux senteurs enivrantes, tandis que la maison offre aux regards antiquités et beaux objets. Jacky nous parle d’une table ronde estampillée au Pavillon de l’Étoile, ou encore de la soupière en argent de Sir Henri Leclézio et du magnifique Pleyel qui fêtera ses cent ans en 2024, en silence malheureusement. 

Eurêka doit son nom à M. Reculé qui en a obtenu la concession en 1754. À partir de 1793, cette propriété « d’épices et de cannes » appartient aux Montmirail fuyant la révolution française, puis elle est revendue en 1812 aux Robinson, des Anglais qui voulaient se rapprocher du Gouverneur. Ils y construisent la maison bourgeoise que nous connaissons, en 1836. 

Vingt ans plus tard, ils vendent le tout à l’avoué Eugène Leclézio, futur dirigeant de la banque MCB et père du premier chef juge mauricien Sir Eugène Leclézio et de Sir Henri Leclézio, avocat, député et capitaine d’industrie des plus influents… Si ce dernier y accueille le futur roi Georges V, trois autres générations de la famille royale d’Angleterre en feront craquer les lambris…

Related Articles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

SUIVEZ-NOUS

20,998FansJ'aime
468SuiveursSuivre
420SuiveursSuivre
186AbonnésS'abonner

PUB

- Advertisement -spot_img

DERNIERS ARTICLES