En 2005, la MCB crée le département de la prévention de la fraude, pour mieux encadrer ses clients. Usurpations d’identité, escroqueries à la carte de crédit, prises de contrôle de comptes… le secteur bancaire a enregistré une hausse des cas de 105 % en trois ans. Delphine Raimond
Les techniques les plus courantes sont désormais le smishing (hameçonnage par SMS), le vishing (hameçonnage vocal), le spearphishing (faux courriels personnalisés) et le Business Email Compromise (BEC), visant les entreprises. « Quand on est mis au courant d’une fraude, il est bien souvent trop tard, me confie Norbert Coignet, Fraud Prevention Manager à la MCB. La prévention reste donc notre cheval de bataille, car elle protège non seulement les actifs de la banque, mais aussi la confiance et le bien-être financier des clients ».
La fin de l’année, propice aux arnaques !
En période de fêtes, le besoin en main-d’œuvre supplémentaire (notamment dans le secteur du commerce) contraint nombre d’entreprises à relâcher les contrôles internes et les vérifications d’antécédents. S’y ajoutent la formation inadéquate du personnel sur les politiques et procédures, l’absence de réconciliation bancaire en temps voulu, le manque de protection physique, etc. Côté client, la vigilance s’affaiblit et les arnaques téléphoniques à la loterie, aux dons… s’amplifient, cueillant les victimes dans leur vulnérabilité ou, pire encore, dans leur générosité. Régulièrement piégées par l’imagination prolifique des escrocs, elles pensent correspondre avec des responsables de banque et autres figures d’autorité qui obtiennent ainsi les accès aux comptes bancaires, via les certificats de comptes ou de cartes bloqués, par exemple. Et tandis qu’une recrudescence de messages sur les réseaux sociaux proposent des prêts sans garantie ni frais et incitent à verser une avance, d’autres pratiques perdurent, comme « l’écoute sur l’épaule », lorsque vous entrez le code de votre carte bancaire dans un centre commercial fréquenté, ou encore le volume élevé de courriers et colis circulant en cette période et favorisant l’usurpation d’identité, le vol et la revente d’articles.
Des techniques éprouvées
Alors que Maurice adopte la transformation numérique, les fraudeurs conservent une longueur d’avance dans les méthodes de manipulation de plus en plus sophistiquées, exploitant des technologies avancées – IA, crypto-monnaies, plateformes de médias sociaux – pour appâter les populations. « De nombreux particuliers et entreprises tardent à reconnaître ces menaces », déplore Norbert. Les escroqueries à la romance, au prêt et à l’emploi restent répandues sur le net. Sans parler des sites web factices, imitant des plateformes d’achat légitimes, qui leurrent les internautes à coup de rabais invraisemblables.
« Malgré les efforts continus des banques et des autorités pour éduquer le public, de nombreuses personnes ont du mal à distinguer le contenu authentique du contenu frauduleux. » Entre autres fonctions, les dix experts du service surveillent et détectent toute anomalie sur les comptes clients, enquêtent sur les activités illicites connues ou suspectées, collaborent avec l’ensemble du personnel et les organismes externes : la police, l’unité de lutte contre la cybercriminalité, etc.
Vérifiez régulièrement vos relevés bancaires. Ne partagez jamais vos informations personnelles et bancaires à une tierce personne !
En cas d’arnaque :
* En référer aux autorités et/ou signaler le cas sur le site MAUCORS, dédié à la cybercriminalité : https://maucors.govmu.org/maucors
* Appeler immédiatement la banque (ou déplacez-vous en agence) qui enregistrera le mode opératoire et les transactions contestées, et bloquera les cartes et accès aux services (Juice, Internet Banking…)
+230 202 5010 pour les fraudes à la CB et +230 202 6060 pour les autres types de fraudes.