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Île Maurice
mercredi, décembre 25, 2024

Halte rafraîchissante à Ilet Coco

Une végétation dense et de l’eau en abondance. Verte car arrosée, la côte est de La Réunion véhicule une image injustement froissée. Pourvoyeuse de produits d’exception, la région des eaux vives demande pourtant à être foulée, comme par le biais du pittoresque Ilet Coco ancré dans le lit de la rivière des Marsoins.  

Ses habitants descendraient de ceux qui auraient quitté la côte, en s’enfonçant dans le lit de la rivière, pour fuir les rapines des pillards venus de la mer. Sur ce bout de terre enserré entre les deux bras de la rivière des Marsoins, ils sont une centaine aujourd’hui à être coupés du monde lors des épisodes pluvieux qui rythment la saison cyclonique. Aux mois de janvier et février, il est fréquent que les bouillons d’eau qui submergent les radiers ( passage bétonné au fond d’un cours d’eau), empêchent toute retraite vers le village voisin de Bras-Canot. L’îlet tombe alors plusieurs jours d’affilée dans la torpeur de l’attente forcée et ses habitants deviennent philosophes, confrontés aux désordres de la nature. Personne ne penserait pourtant à déménager… A côté de trois générations d’habitants, quelques professionnels séduits par l’environnement y ont planté leur affaire. Manger, profiter d’un massage au bord de l’eau, ou prendre la rivière indocile comme vecteur de découverte en la descendant en rafting, voilà ce qu’il est possible de faire à l’Ilet Coco.

Le temple du bouillon coquilles

Certains clients s’immergent dans les bassins clairs de la rivière, se sèchent sur les transats installés sur le ponton en contrebas de la terrasse du restaurent Les Letchis en sirotant un apéritif, avant de passer à table. Et quelle table! Dans la famille Lhomond, également exploitante des vergers de letchis de l’îlet, les recettes typiques de l’Est que sont le bouillon coquilles, des coques pêchées la nuit, le cari bichiques, des alevins de poissons capturés à l’embouchure de la rivière ou la sauce camarons, des crevettes d’eau douce, énormes au point d’en venir  à bout après quatre bouchées, n’ont plus de secrets. Ces plats depuis toujours affichés à la carte de leur restaurant fidélise une clientèle essentiellement locale, Les Letchis faisant peu cas de publicité. Ici c’est une histoire de famille.

Michel, dit Michou est le spécialiste des viandes, dont un fameux canard braisé au feu de bois que l’on vient déguster depuis Saint-Denis ou son oie au letchi, braisée également, servie uniquement l’été, au moment où tout l’îlet vire au rouge sous le coup de la maturation des fruits de Noël. Bernadette, son épouse se charge quant à elle de préparer les poissons et les crustacés. Vanessa, leur fille a pour mission de moderniser les bases incontournables des desserts créoles comme le gâteau de patates douces et Romuald le fils, concocte toute sorte de cocktails à forte tonalité locale. Le secret de la réputation de la cuisine de l’établissement? Des produits frais et cuits pour la plupart au feu de bois, attribuant aux mets cet imperceptible goût fumé qui permet de faire directement le lien avec l’authenticité d’une tradition créole.

Descente tranquille ou sportive

Inutile d’être rompu aux activités physiques pour faire une descente en rafting, une façon originale de découvrir les paysages réunionnais, quasi vierges, étirés entre des versants culminant par endroit à 100m et invisibles des routes. Une activité dédiée à tous, si l’on est nageur et que l’on se plie au test d’aptitude du départ, une immersion dans l’eau froide, tête comprise. Version sportive, ou façon découverte en famille, Hervé Piault d’Oasis Eaux Vives et ses moniteurs ont établi un programme à façon: en rafting pour un groupe, en duo ou solo en canoraft, une embarcation située entre le raft et le canoé, ou seul en airboat, un kayak gonflable hyper maniable et pour les adepts d’adrénaline. Sur la formule descente tranquille, les moniteurs ne sont pas avares de bonne humeur et réservent des trésors de pédagogie pour rassurer les plus craintifs. Il suffit pourtant d’observer leur décontraction et leur dextérité à engager les embarcations dans une série de pirouettes, de contournements de rochers et de négociations de dénivelés, pour faire le choix de la confiance et profiter du paysage. A mi-parcours, les canots font une pause à Bethléem, dont la plage de sable est mouillée par le bassin Thérèse à l’eau si cristalline qu’elle inspire l’envie d’y plonger malgré sa fraicheur saisissante. Bethléem, un joli coin fréquenté le dimanche par les pique-niqueurs observant souvent, goguenards, les équipages sonores qui dévalent les rapides… Encore quelques mètre et “Le déchirator”, un passage quelque peu remuant, amène les canots vers les berges de la base nautique.

Douceur glacée au cœur des bambous

Impossible de trancher quoi du niveau sonore de la rivière ou de la mélodie que produit la brise dans des bouquets de bambous suscite le plus de ravissement. A écouter, observer et savourer, à plein sens depuis le Rivers Spa, un centre vraiment pas comme les autres de part son environnement exceptionnel et son caractère intimiste, au bord  de la rivière. Son concept qui vise à accueillir une personne à la fois, permet à celle-ci de jouir égoïstement du site pour son plus grand bonheur. Sur le modèle nordique, le River spa a mis au point un circuit d’eau, dont le principe consiste à alterner les parenthèses de chaleur au sauna à infrarouges et les immersions glaciales dans la rivière, tête comprise. Unique à La Réunion, ce point de chute qui a su associer la beauté de la nature au sérieux du protocole de soins que l’on y dispense mérite coûte que coûte une halte prolongée.

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