Fondée en septembre 2020 par Kevin Beharry Paray, HHA offre aux patients atteints de troubles cardiovasculaires, ainsi qu’à leurs familles, un regard innovant sur la nécessité de comprendre leur pathologie. Un véritable challenge à Maurice, très fortement touché par le diabète (25% de la population), l’hypertension (1 personne sur 2), l’obésité liée à la malbouffe – autant de facteurs responsables – mais dont la population ignore finalement tout. Delphine Raimond
Voilà plus de dix ans que Kevin murit le projet. Infirmier spécialisé dans le domaine, il a étudié en Angleterre, avant d’y acquérir une solide expérience en cliniques et hôpitaux : services des accidents cérébraux et cardiaques, des transplantations cœur et poumons, des soins palliatifs. De retour au pays, Kevin veut développer une conscientisation via la prévention et l’information ; faire de HHA le point de référence auprès des patients, des professionnels de santé et de l’ensemble de la population. Une approche résolument différente, au cœur d’un système national très médicalisé. « Lors d’un accident cardiovasculaire, par exemple, le malade pris en charge est transporté d’urgence à l’hôpital, soigné, puis repartira avec une prescription médicamenteuse, c’est tout ! », nous explique Kevin. Ce n’est évidemment pas la qualité des soins qui est remise en cause, mais l’approche de la maladie au travers du malade.
« Comprendre ce que l’on a, avant de comprendre ses médicaments. » Voilà la préoccupation du fondateur et président de HHA pour qui le patient reste l’expert de sa santé et sait mieux que quiconque mettre des mots sur les maux. Il doit être écouté et pouvoir échanger avec d’autres cas similaires.
L’un des objectifs de l’association est une plateforme locale adaptée et adressée aux patients et aux familles, sur le modèle existant déjà en Europe et aux Etats-Unis. Car la priorité de HHA est bien l’intérêt porté au patient.
Le fondateur, aux côtés de son équipe multidisciplinaire, donne de son temps, son énergie et son budget personnel, pour développer les différentes missions, dont celle de sensibiliser la population aux gestes de premiers secours. Kevin sait qu’ici, face à un malaise dans un lieu public, par exemple, la panique et les appels aux proches (avant même l’ambulance) doivent être remplacés par la pratique des premiers gestes d’urgence. Quant à la présence de défibrillateurs dans les lieux publics, tout est à faire !
Pour le moment, l’appel aux dons et sponsorings est timide, mais HHA comptant déjà parmi sa trentaine de membres des fondations américaines et anglaises ayant une vision commune pour réduire les risques de maladies cardiovasculaires à Maurice, le fondateur croit dans le développement des financements et collaborations.
Pour parvenir à une prise de conscience collective, un changement capital, l’ONG veut donner accès aux informations, cruciales et fondées, sur la santé ; partager des connaissances mutuelles à travers vidéos et flyers ; guider et accompagner ; prévenir et responsabiliser. « Ou leker, nou mission »
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