L’Herbier de Maurice a été créé en 1960, mais ses origines remontent à 1830 et ses planches les plus anciennes à 1769, grâce au botaniste Philippe Commerson… Ce trésor national pourrait connaître un véritable renouveau grâce à la digitalisation complète de ses données et leur entrée dans de grands réseaux en ligne.
Implanté à Réduit, l’Herbier de Maurice rassemble les échantillons de plus de 23 000 plantes à fleurs et fougères, avec 3 000 autres spécimens de mousses (bryophytes), lichens, algues et champignons… ce qui en fait la plus importante collection de végétaux des Mascareignes dans l’hémisphère sud ! Dans notre île, où l’endémisme est des plus forts, mais où le taux d’extinction l’est hélas également, les nouveaux médias permettent d’accélérer la recherche en écologie et la conservation, et d’approcher l’idéal universaliste de la science que prônaient les premiers encyclopédistes.
Digitaliser et mettre en ligne toutes les informations réunies depuis le 18e siècle sur la flore de l’île est un rêve qui se concrétise pour la responsable des lieux, Claudia Baider. En 2015, le programme Biodiversité de la COI a permis de commencer à rassembler et croiser des données des herbiers de la région sur un même site, et produire un guide des orchidées sauvages… À présent, un financement plus conséquent va amplifier et systématiser cette démarche jusqu’à la digitalisation complète et l’intégration d’une base de données internationale. L’intérêt ? Un saut qualitatif inédit rendant ces informations compréhensibles et accessibles à la communauté scientifique mondiale, la sécurisation des données… et des programmes de recherche nettement moins couteux.