Les herbiers marins ont depuis cette année leur Journée mondiale, célébrée le 1er mars sous l’égide des Nations Unies. Poumons de la mer, ingénieurs du lagon, ces écosystèmes sont protégés dans le sud-est par une Voluntary Marine Conservation Area (VMCA) à l’initiative de l’ONG Eco-Sud…
Herbe à dugong ou Halophile ovale, herbe à tortue, herbe spaghetti ou herbe éventail… ces espèces tapissent les fonds sablonneux du sud-est de Maurice, dansant au gré des courants. Les plus grandes prairies marines ont pour nom Fer à Cheval et Banc d’olives, s’étalant sur 245 ha près du canal de Grand Port.
Elles abritent toutes sortes de poissons (cordonniers, perroquets, labres, etc.), des algues, mollusques, vers et autres concombres de mer… Les tortues vertes en raffolent, tout comme les oursins et crustacés. Véritables garde-manger pour les humains, les herbiers débarrassent l’eau des pollutions terrestres, ils protègent les côtes de l’érosion et sont les champions de la séquestration du carbone…
« La bonne nouvelle, constate Vasisht Seetapah, coordinateur scientifique d’Eco-Sud, est que depuis que l’extraction de sable a été interdite en 2001, la surface des herbiers du sud-est s’est stabilisée. La mauvaise nouvelle est qu’ils sont toujours menacés par les projets de développements côtiers, ainsi que par les pollutions générées par le 6e pays le plus densément peuplé de la planète… »
En 2018, Eco-Sud a mis en place une VMCA à Grand Port, de 178 ha, en concertation avec les communautés locales, particulièrement celles des pêcheurs. Ce volontariat pallie les problèmes de pêche illégale rencontrés dans les réserves… Et l’équipe scientifique se réjouit d’y constater une progression de la couverture en herbes marines et de la biomasse de poissons.