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jeudi, novembre 21, 2024

James Castel : Le moineau à la prétention de l’aigle

Rien ne prédestinait ce fils de paysan à devenir artiste-photographe professionnel, si ce n’est sa curiosité, son ingéniosité et sa témérité. Natif d’Acacia, James Castel a plusieurs cordes à son arc : artiste, peintre, poète, photographe, réalisateur. Sa conviction? L’action entraine toujours une réaction. Il vient de tenir une photo expo de rue devant La Résidence à Port Mathurin. Il a voulu raconter la pèche, l’agriculture, la vieille génération, l’émancipation de la femme, bref : l’évolution de Rodrigues. -Amanoola Khayrattee

Ce féru de la photographie débute sa carrière dans les années 70 comme laboureur dans le département des travaux à Rodrigues où il fait aussi des menus travaux électriques. À la maison, la photo de la Reine Elizabeth II et du Prince Philip fixée au mur l’impressionne. Une autre photo, celle d’un ex-dirigeant politique, très populaire à l’époque, tenant la main d’un enfant lui donnera le déclic. La photographie est déjà dans sa tête.

Ainsi celui qui se prenait pour « un moineau à côté d’un aigle », pour reprendre ses propres mots, réalisera qu’il peut devenir l’aigle. Il va vite se frayer un chemin. L’occasion se présente en 1982 : une caméra Minolta munie de zoom, don de l’ambassade japonaise au gouvernement, va lui ouvrir la voie. C’est lui qui s’en charge. Il apprendra auprès d’un technicien de la MBC les principes de réglage de vue, de lumière, de l’ouverture et tout ce qui va avec pour une bonne prise. À partir de 2002 il sera affecté à l’Assemblée Régionale de Rodrigues (ARR) comme opérateur pour en devenir ensuite assistant audio-visuel, et photographe officiel.

Actif dans le Sega Tambour depuis 1976, le jeune artiste fera le tour du monde. Il participera aux différents concours. En 2011 il obtient le deuxième prix de la Biennale des Arts contemporains aux Seychelles en ex-aequo avec un français. En 2019 il sera sacré au
« Tante Gros Fi Award ». Il sera ainsi le premier Rodriguais à décrocher ce prix de Rs 100000 dont Rs 50000 en projet. Au festival créole aux Seychelles on lui propose, parmi d’autres, d’assurer le rôle du jury dans la compétition pour les jeunes artistes du monde créolophone.

Autre chose qui l’a marqué durant son enfance: Le cinéma mobile qui sillonnait les villages dans les années 60. Fasciné, il se lance aussitôt dans la réalisation des films avec les moyens du bord disponible. Il tournera « destination ile Rodrigues» en collaboration avec télé-kréol. Une vidéo de danse traditionnelle qu’il réalisera pour Care Co le mènera en Angleterre, ensuite en France, en Suède et en Slovénie. Il sera aussi parmi les dix meilleurs artistes de Maurice pour un programme d’échange en Inde ; et puis en Martinique dans le cadre du festival de quadrilles.

Des projets plein la tête, James garde son objectif toujours pointé vers l’aigle.

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