10 000 vélos pour environ 3000 habitants et les centaines de touristes au quotidien. Si la petite reine est le signe distinctif de la quatrième des plus grandes îles des Seychelles avec ses 10km2, la paradisiaque Anse Source d’Argent est depuis toujours la pièce maîtresse de la destination.
Compter 15 mn pour atteindre La Digue depuis Praslin en bateau. Une traversée courte mais qui peut être à tonalité sportive selon les conditions météo du jour. Au débarquement, tout n’est que joyeux tintamarre… déchargement des marchandises aussitôt entassées dans les pick-up, touristes hélés par les représentants des hôtels ou guesthouses où ils ont reservé, accolades de ceux qui se retrouvent composent le tableau quotidien des quais. Pour des raisons d’efficacité, taxis, voiturettes de golf pour transporter les voyageurs et camionnettes pour acheminer les marchandises ont remplacé les chars à boeufs – ressortis pour célébrer les mariages typiques – qui ont, longtemps, fait partie du paysage diguois. Mais aujourd’hui, c’est la densité de vélos au m2 qui attribue à ce petit territoire son cachet si pittoresque. Les loueurs y sont nombreux, et tous les vélos sont équipés d’un panier de rangement pour agrémenter le périple des usagers. Révélateur du souci de leur confort, la rue principale de l’île démarrant de la place centrale en direction de l’Anse Source d’Argent, est pavée comme une allée de jardin… c’est dire, tout est pensé pour le plaisir du cycliste! Au gré des coups de pédales dans cette direction justement, on passe devant de nombreux guesthouses et pensions de famille avant d’atteindre “L’Union Estate”, porte d’entrée payante pour atteindre Anse Source d’Argent, à raison de 115 roupies (par personne/jour). Ce domaine éco-touristique, qui abrite une cocoteraie et des plantations de vanille, niche également quelques curiosités: un enclos à tortues centenaires au pied du granit Boulder, le plus gros rocher en granit des Seychelles, ou encore la Plantation House, une magnifique maison coloniale à la toiture en feuilles de latanier transformée en Maison de l’Histoire, et qui pour l’anecdote, a servi de décor au film érotique Good bye Emmanuelle. Le cimetière marin, réhabilité avec le soutien de la Région Réunion en raison des nombreuses connexions historico-familiales qui lient les deux îles est là pour témoigner des racines françaises de la population diguoise. Mais s’extasier seulement sur la beauté d’Anse Source d’Argent, une extraordinaire enfilade de criques d’eau turquoise cernées par des rochers de granit reviendrait -injustement – à nier l’existence d’autres lieux tout aussi paradisiaques, comme la magnifique Anse Bonnet Carré à l’extrême sud-ouest et Anse Cocos, dans une baie protégée sur la côte sud-est, toutes deux accessibles uniquement à pied ou encore, Anse Sévère dans le nord, le sérieux challenger de Anse Source d’Argent.
Le charme pittoresque plus que le luxe
Authenticité et quiétude définissent le mieux l’atmosphère qui se dégage de l’îlot. On prévoit en général d’y rester une journée, tout au plus deux, car “il n’y a pas grand chose à faire” pour finir par regretter amèrement un tel manque de discernement. Hormis le luxueux Domaine des orangers, on y trouve surtout des petits hôtels de charme et des guesthouses. Parmi eux, le Patatran Village hôtel à Anse Patate séduit par son agencement destructuré, des villas et des chambres indépendantes placées le long de la petite route côtière animée par le passage de quelques vélos. Ou alors, pour faire corps avec les habitants, le charmant Buisson guesthouse de Doris et Damien Hoareau, ravira ceux qui aiment la simplicité goûteuse. Damien sait comment animer les papilles de ses hôtes dès le matin avec ses jus de fruits frais, ses confitures maison et son fameux gateau banane…! Et pour les virées gourmandes à l’extérieur, le restaurant Fish-Trap idéalement situé pieds dans l’eau, sert de succulents poissons grillés pêchés du jour. Avec en bonus, les beaux sourires du personnel et le turquoise du lagon qui n’en finit pas de s’étendre au bout des yeux, en face.