Plages de sable blanc et eaux turquoises, resorts de luxe, restaurants et nightlife… le Nord de l’île attire aussi bien touristes qu’expatriés venus chercher un confort de vie dans un cadre idyllique. Mais il serait triste de ne s’arrêter qu’à ces artifices, car cette région est bien plus riche, et au-delà des stations balnéaires réputées, se cachent bien des secrets. Nous vous emmenons à la découverte de son histoire, son patrimoine et ses richesses, d’hier à aujourd’hui. – Pauline Bouveau
Petite par la taille…mais grande par son histoire ! Telle est notre île. Il suffit de faire un tour dans l’une de ses régions pour en saisir l’envergure. Savez-vous par exemple que le Jardin de Pamplemousses fut le premier jardin tropical au monde ? Créé par le célèbre botaniste et intendant de l’Isle de France Pierre Poivre en 1767, ce jardin est aujourd’hui l’une des attractions incontournables de l’île. Le botaniste y planta à l’époque de nombreuses plantes et épices venues du monde entier, mais également des arbres fruitiers dont le manguier et le cacaoyer. Aujourd’hui, deux siècles et demi plus tard, le jardin est toujours luxuriant, et son bassin aux nénuphars géants est connu de tous.
La Villebague, berceau de la culture de la canne et de la fabrication de sucre à Maurice
L’histoire de Maurice se retrace bien sûr à travers l’industrie sucrière. La canne à sucre, introduite d’abord par les Hollandais puis reprise d’une main de maître par le gouverneur Mahé de Labourdonnais, fut l’un des piliers de l’économie mauricienne pendant des décennies. En 1743, il établit la première sucrerie à Pamplemousses. Le terrain s’étend jusqu’aux montagnes de la Nicolière ; c’est le domaine de La Villebague, berceau de la culture de la canne et de la fabrication de sucre à Maurice. Le musée L’Aventure du Sucre, situé à Beau Plan, dans une ancienne usine sucrière, retrace l’histoire de Maurice et de la canne à sucre.
De Beau Plan au Domaine de Labourdonnais, quand l’histoire rencontre la modernité
Beau Plan est d’ailleurs aujourd’hui le symbole du subtil mélange entre histoire et modernité, avec sa smart city portée par le groupe Terra. Le groupe, l’un des principaux acteurs historiques de l’industrie du sucre, s’est aujourd’hui tourné vers l’éducation, la culture ou encore l’immobilier. C’est ainsi que Beau Plan est née. Cette ville intelligente, située au cœur d’un patrimoine historique, offre aux habitants de la région de Pamplemousses un des plus grands lieux créatifs du pays, où l’on peut aussi bien vivre, travailler que se divertir, le tout pensé pour être en totale harmonie avec la nature.
A Mapou, le célèbre Château de Labourdonnais, construit en 1856 offre une immersion au cœur du XIXème siècle. Il est la clé de voûte du Domaine de Labourdonnais, qui développe aujourd’hui son activité autour de quatre cœurs d’activité, à savoir Loisirs, Sport & Bien-être, Agriculture & Transformation et Immobilier. Aussi bien une destination touristique qu’un lieu de vie pour les Mauriciens, le Domaine de Labourdonnais élargit son offre avec le tout nouveau projet immobilier Le Quartier des Serres, un quartier piéton dans lequel se trouve une offre de restaurants et boutiques. Sur une surface de 15 000 m2, il relie le Château de Labourdonnais aux écoles, bureaux et terrains de sport, à La Terrasse et La Corbeille, renforçant ainsi l’unicité du Domaine.
L’histoire de Maurice est aussi tangible du côté de Balaclava, où l’on peut admirer ses célèbres ruines situées au cœur du Maritim Resort & Spa. Ce site exceptionnel abrite 300 ans d’histoire, à l’époque où les navires anglais venaient se ravitailler et transporter leurs hommes malades. C’est ainsi qu’en 1740, un hôpital fut construit sur le site de la Baie aux tortues, puis, en 1742, Mahé de Labourdonnais fit construire un arsenal pour stocker des armes, de la poudre à canon et des munitions. Il en reste quelques ruines dans le domaine.
Grand Baie, du village de pêcheurs à la station balnéaire
Tout au Nord ou presque, c’est Grand Baie, célèbre pour sa baie, ses hôtels luxueux et ses plages qui attirent des touristes venus du monde entier. Mais avant de devenir la station balnéaire telle qu’on la connaît, Grand Baie était un petit village de pêcheurs et d’agriculteurs autour duquel se développaient notamment les activités sucrières. Au fil des décennies, le destin touristique de Grand Baie fera ses premières esquisses alors que de plus en plus d’hôtels s’installent sur place, suivant une volonté du gouvernement de faire du pays une destination phare dans l’Océan indien. Dans les années 1975 arrivent notamment le Merville et le Club Méditerranée, situé à Pointe aux Canonniers, puis, dans les années 1980, le Royal Palm, figure de l’hôtellerie de luxe.
Aujourd’hui, l’offre est complétée par le Lux Grand Baie, ouvert fin 2021, offrant aux touristes fortunés une expérience unique avec ses 86 junior suites, son spa, ses restaurants et beach club, le tout dans un cadre grandiose à l’architecture moderne à la décoration chic et élégante.
Entre Croisette et Cœur de Ville
Mais Grand Baie n’est pas uniquement une destination touristique, c’est aussi un lieu de vie dynamique, avec des infrastructures attirant aussi bien locaux qu’expatriés. Son centre commercial La Croisette, véritable lieu de vie et de rencontres, d’une superficie de 70 000m2, a accueilli en 2019, plus de 6 millions de visiteurs. Avec ses centaines de commerces, une cinquantaine de bureaux, et des espaces de restauration, loisirs, sports et divertissement, La Croisette est le point central de Grand Baie. Plusieurs fois par an, le lieu propose des évènements et animations, pour inviter les visiteurs à partager un moment convivial entre amis ou en famille.
A quelques pas de la route côtière, c’est le géant français Super U qui s’est implanté en 2000 à la place du Grand Bay Store. Cet hypermarché est l’élément central du centre commercial Grand Bay Cœur de Ville, un pari réussi, lancé par le groupe Udis, dirigé par Pascal Tsin Sa Ah-Vi. Si le PDG a ainsi nommé ce centre commercial, c’est notamment parce qu’il constitue la nouvelle clé de voûte du village balnéaire et touristique. Véritable lieu de vie, Grand Bay Cœur de Ville fait partie du décor local, avec un offre de commerces et d’espaces de restauration répondant aux exigences de la clientèle mauricienne et étrangère.
Le saviez-vous ? Une tombe au milieu du Club-Med
Le docteur Idrice Goomany, célèbre à Maurice pour avoir traité l’épidémie de variole qui décima la population en 1889, repose à Pointe-aux-Cannoniers, dans l’enceinte même du Club Méditerranée. Le lieu faisait à l’époque office de centre de quarantaine pour les migrants arrivant d’Inde atteints de maladies comme la variole, le paludisme, ou le choléra. Idrice Goomany succomba lui-même à la variole à l’âge de trente ans, en 1889 et fut donc enterré sur place. C’est seulement ensuite, dans le cadre du développement hôtelier de l’île, que fut construit le premier club de vacances, le Club Med, à cet emplacement.
Le saviez-vous ? Le premier avion entre La Réunion et Maurice a atterri à Mont-Choisy
La première liaison aérienne est effectuée entre Maurice et la Réunion le 10 septembre 1933, par les pilotes Maurice Samat et Paul Lemerle. L’avion, baptisé “Monique”, qui se posa sur la piste de Mont Choisy, était destiné à l’acheminement du courrier entre les îles sœurs, dont le lien se faisait uniquement par bateau jusqu’alors.
Cap Malheureux et son église au toit rouge
S’il y a bien un village qui pourrait être le symbole du Nord de l’île, c’est évidemment Cap Malheureux ! Son église typique au toit rouge, son lagon turquoise surplombant le Coin de Mire, ses pirogues de pêche et son ambiance authentique, où règne une atmosphère paisible, au rythme des vagues. Ce village d’environ 5000 habitants tirerait son nom des nombreux naufrages qui ont eu lieu dans les parages, et notamment celui du célèbre Saint Géran qui s’échoua aux abords de l’île d’Ambre. L’histoire raconte aussi que Cap Malheureux fut le nom donné par les colons français suite à l’invasion des Anglais qui débarquèrent à cet endroit pour prendre possession de l’île en 1810.
Le saviez-vous ? La célèbre chapelle de Notre Dame Auxiliatrice à Cap Malheureux a été réalisée par le peintre et architecte mauricien Max Boullé, et fut construite en 1938 par Raoul Lolliot, à l’initiative de l’abbé Albert Glorieux, un missionnaire belge. Ce dernier s’est inspiré d’une chapelle située à Péruwelz en Belgique, dédiée à Notre-Dame de Bon Secours.
Le Nord est une région riche en termes de patrimoine historique et culturel : sa diversité, entre terre et mer, ses secrets, la richesse de son développement en termes d’infrastructures et de développement immobilier en font une destination dynamique et attrayante pour les touristes et les locaux.