L’Aventure du Sucre propose aux visiteurs du musée une nouvelle activité : la coupe de la canne. Idée géniale et expérience unique, permettant de mieux s’imprégner dans l’histoire de la canne à sucre à Maurice. Nous l’avons testé pour vous.
Par cette chaleur de fin octobre, nous nous rendons au cœur des plantations verdoyantes de Beau-Plan. Il faut savoir que l’usine n’est plus en activité et a été transformée en un magnifique musée sur l’histoire du sucre. Néanmoins, des champs de canne y sont présents et la pesée de la canne à sucre y est toujours effectuée.
Nous avons rendez-vous avec Alain pour apprendre à couper la canne et en savoir plus sur les spécificités de cette plante. Il travaille pour le groupe Terra (dont fait partie le site de Beau-Plan) depuis environ 20 ans. Son père et lui étaient tous deux des coupeurs de canne à sucre. Aujourd’hui, ce dernier travaille à l’Aventure du Sucre et partage son expérience avec les visiteurs. Avant de nous faire une démonstration, il nous explique les spécificités de cette plante, qui a fait vivre le pays pendant de nombreuses années, la canne à sucre.
Les caractéristiques de la plante
La canne à sucre est une plante vivace. C’est dans la tige de la canne que le saccharose (utilisé pour produire le sucre) est stocké. « Une tige de canne à sucre renferme de 10 à 15% de matières fibreuses, de 12 à 18% de sucre, sous forme de saccharose et d’un petit peu de glucose. Un pied de canne donne jusqu’à 20 litres de jus, dont on extrait environ 2 kilos de sucre», explique Alain.
Ainsi, nous apprenons qu’il faut environ 1 000 tiges de canne pour faire une tonne de sucre. C’est un travail de titan que les coupeurs de canne doivent abattre quotidiennement durant la saison de la coupe, de mai à décembre de chaque année.
« Un coupeur de canne se réveille très tôt. Nous allons dans les champs dès 3h30 ou 4h du matin, car nous arrêtons la coupe vers 11h30 ou midi. Nous devons travailler vite, pour couper les 6 à 7 tonnes de canne par personne. »
Cette « plante usine » se repique par bouturage, plantée en rangées espacées d’environ 1m50. Il faut compter entre 18 000 et 28 000 boutures à l’hectare. Il existe de multiples variétés de cannes à partir de deux grandes familles : les cannes nobles et les cannes sauvages.
Dans la peau d’un coupeur de canne
Sous nos regards attentifs, Alain se lance dans une démonstration de coupe. Muni de son panga (machette ou serpe), il penche la tige de la canne et la coupe en deux gestes. « Il faut couper la partie le plus près du sol et la tourner pour couper les feuilles et le sommet de la plante. Deux mouvements », dit-il en alliant le geste à la parole. Si cela paraît très simple à réaliser, ce n’est pas réellement le cas, surtout quand il faut couper des milliers de canne par jour.
Après le maître, nous essayons de reproduire ses gestes tels de bons apprentis. Ça marche du premier coup pour certains et après plusieurs tentatives pour d’autres. Pour nous récompenser de notre travail, Alain découpe une tige pour que nous dégustions le doux nectar qui s’y cache…
Au moment de la coupe, la partie inferieure de la tige contient plus de sucre que la partie supérieure. C’est pourquoi la canne doit être coupée au ras du sol pour ne pas perdre des bouts riches en sucre. Le sommet, qui ne contient que très peu de sucre est éliminé avec les feuilles. Sur la partie souterraine (rhizome) se trouvent des œilletons qui vont germer et donner naissance à de nouvelles tiges. Ainsi s’établit une nouvelle repousse… et recommence le cycle. On compte en général sept repousses, selon les régions et les variétés.
L’activité se poursuit par la visite du musée pendant qu’Alain rassemble la canne. Il nous rejoint après notre visite dans Le Village Boutik. Nous avons droit à une démonstration de pressage. Nous dégustons le jus de canne fraichement pressé : le Fangourin. Le goût est exquis… Ensuite, nous assistons à un atelier de préparation de cocktail à base de jus de canne.
Démonstration du pressage de la canne
La visite se termine par la découverte de la boutique et la dégustation des fleurons de l’industrie sucrière mauricienne : douze sucres d’exception non raffinés. Moment rare, nous redécouvrons que le sucre a du goût! L’éveil des sens se poursuit avec la dégustation de 9 rhums aux riches nuances rondes et suaves. Résultat de minutieux procédés de fabrication, ces rhums, conçus pour l’Aventure du Sucre par la Maison New Grove, sont vieillis en fût de chêne du Limousin, ou infusés aux sucres bruts, ou encore à la vanille, au café ou au miel…
[notification type= »notification_info » ]Informations pratiques : L’AVENTURE DU SUCRE Beau-Plan, Pamplemousses / Tel. 243 7900 www.aventuredusucre.com L’activité de coupe de la canne (cane cutting) a lieu sous réserve d’un groupe de 20 personnes le jour de l’activité et la durée dépend également du nombre de participants.[/notification]