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jeudi, décembre 26, 2024

Le « By Nature » de PorLwi pensé pour durer

Si le festival reste avant tout artistique et culturel, l’édition de PorLwi 2017 met l’accent sur la nécessité d’introduire du bien-être dans la ville, par le biais notamment d’une plus large interpénétration entre le bâti et les espaces verts. Cette réflexion donnera toute sa mesure à travers des initiatives vouées à perdurer au delà de l’événement programmé du 28 novembre au 3 décembre prochains.

Tout est parti de la jonction de deux études. La première résulte d’un questionnaire où 1000 portlouisiens on été invités à faire part de leur définition d’une ville durable. Plus de sécurité, davantage d’espaces verts et une place à part entière pour les enfants ont fait partie des points évoqués. La seconde étude visait à calculer combien de m2 d’espace vert disposait un habitant de Port-Louis. « La réponse est de 16,5 m2 contre 35m2 pour un Singapourien et 2% pour un Shangaïen. Ce seuil des 35m2 par habitant est l’objectif de Paris et quant à nous, même si nous ne sommes pas si mal lotis par rapport à Shangaï, le chantier reste vaste ». C’est Daphné Rouillard, médiateur culturel du mouvement PorLwi qui parle. PorLwi by Nature a pris ses racines de ces conclusions rapporte t-elle. « Et notre mission pendant le festival sera d’appuyer sur la note verte à travers les performances artistiques qui seront présentées, donner l’impulsion, faire réfléchir.. »

 

Balcon fleuri, cour intérieure réhabilitée..

Le fleurissement d’un balcon privé dans la zone de la gare du Nord sera dévoilé à ce moment-là, l’exposition des études issues d’un concours lancé pour réaménager la place de la cathédrale Saint-Louis, la transformation d’une cour intérieure de Port-Louis en espace culturel, favorisant la verdure et l’ombre en font partie. Mais ce n’est pas tout. Daphné Rouillard évoque aussi la mise en œuvre d’un projet artistique visible dans la rue de la balance où une plateforme surélevée multifonction signée Olivier Maingard abritera des espaces de repos, forcément verts, peut-être même une bibliothèque. Feront aussi partie de la partie « visible » forte de l’événement, le projet « Home ground » une œuvre collégiale d’architectes mauriciens et français visant à valoriser le bambou comme matériau de construction, ainsi que le projet de reforestation de La Citadelle. « Ce dernier est un concept mis en place avec Naziha Mestaoui, – une artiste belge qui utilise l’espace, l’image et les technologies pour créer des expériences sensorielles -, à travers lequel chaque personne entrant dans une salle plantera une graine virtuelle, laquelle correspondra à un arbre, uniquement endémique qui sera réellement planté sur le site de La Citadelle », précise le médiateur culturel. La plupart de ces initiatives sont vouées à s’ancrer dans la ville au delà du festival. D’autres, pour des raisons de maintenance, de coût parfois, devront être démontées à l’issue de l’événement.

Daphné Rouillard en profite pour rappeler que PorLwi a depuis l’année dernière amorcé cette volonté de marquer durablement la ville par des initiatives à visée durable. C’est ainsi que les 23 murs de la capitale taggés dans un pur esprit street art font l’objet d’un circuit touristique baptisé Streetartour développé par le réceptif local culturel mymoris.com. Un mur des cinq rues que sont celles du Dr Sun Yat Sen, Louis Pasteur, Bissoondoyal, Edith Clavel et Saint-Georges arborent le portrait en céramique – réalisé par l’artiste française Corinne Dalle – de ceux qui les ont baptisées de leur nom. Une dizaine de rues supplémentaires devraient suivre cette même veine artistique dans l’année.

 

L’éducation comme vecteur de durabilité

En parallèle, outre ces aspects physiques de la transformation de la ville tangibles, PorLwi travaille sur d’autres niveaux d’évolution moins observables dans l’immédiat, mais qui se veulent porteurs à long terme. Réintroduire du bien-être dans la ville passe par l’accentuation de la note verte certes. Mais l’entrée en action doit elle-même passer par l’éducation des jeunes générations à la prise de conscience de cette impérieuse nécessité. « Depuis juin 2017, avec notre partenaire IBL, PorLwi LAB travaille sur trois axes majeurs que sont les jeunes, les ateliers et les conférences », explique Nawsheen Golam Hossein, responsable des programmes éducatifs. A ce jour 65 professeurs-artistes-acteurs culturels, 1126 élèves, dont 56 élèves en participation directe avec un artiste ont été concernés par les activités éducatives de IBL PorLwi LAB. Une façon de préparer les jeunes mauriciens au festival, porteur d’art contemporain, lequel n’est pas forcément lisible de tous. En parallèle, une série de conférences programmées au Ground Coworking Space de Cassis viendront appuyer cette volonté d’éduquer et d’expliquer. La régénération urbaine, la promotion de la culture et la nature sont les trois thèmes identifiés cette année pour être débattus une fois par mois jusqu’en mai 2018. Elles seront par contre programmées tous les jours durant le festival sur le site du United Docks, à côté de Aapravasi Ghat.

La culture et la nature, à réintroduire dans la ville, qui se voit et se veut désormais durable. Pas gagné, mais louable!

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