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Île Maurice
vendredi, novembre 22, 2024

Les trésors cachés de nos architectures

« Il existe à Maurice une manière de construire avec le basalte que je ne retrouve pas ailleurs, cela donne une qualité de taille et une architecture tout à fait extraordinaires. » Si critique soit-il par ailleurs, l’expert ICOMOS Christophe Graz a littéralement boosté l’équipe du National Heritage Fund, en montrant les savoir-faire uniques que révèlent nos architectures traditionnelles.
Dominique Bellier

Après les Comores et Madagascar, les représentants du National Heritage Fund (NHF) ont reçu en juillet une formation de neuf jours sur le patrimoine et les architectures traditionnelles de Maurice, dans le cadre du projet de développement des industries culturelles et créatives (ICC) mis en œuvre par la Commission de l’océan Indien. Christophe Graz, l’expert du cabinet d’étude Hydea et du réseau de l’ICOMOS, Conseil international des monuments et des sites, a emmené techniciens et archéologues sur le terrain, afin d’identifier in situ les multiples usages des matériaux et les compétences que recouvrent nos bâtiments. 

Christophe Graz estime que Maurice abrite l’architecture traditionnelle la plus aboutie et diversifiée de la région… « Port Louis était la capitale de la région à l’époque coloniale, ce qui explique les moyens colossaux investis dans le patrimoine bâti, en termes de main d’œuvre et de raffinement, notamment dans la taille du basalte, si délicat à travailler. Il faut souligner la technique d’assemblage de pierres aux formes irrégulières, qui composent des mosaïques murales d’une grande esthétique. Le soin apporté va être plus ou moins raffiné selon la destination du bâtiment, mais ces techniques sont présentes de manière assez large, de la boutique de quartier aux joints relativement grossiers, jusqu’aux impeccables bureaux du Premier ministre, en passant par le moulin à poudre ou le marché de Port Louis… »

Faire parler les murs

Notre interlocuteur s’étonne cependant que notre bâti soit si peu mis en valeur. Il évoque par exemple le musée de Mahébourg dont les qualités architecturales ne sont pas traitées, alors qu’elles sont aussi intéressantes que le contenu présenté dans les salles d’exposition. 

Au cours de cette formation, l’expert a abordé les mécanismes internationaux de protection du patrimoine, le statut patrimoine mondial, les règles d’urbanisme, les typologies architecturales, du plus modeste muret en pierre sèche aux châteaux les plus extravagants, les techniques de taille de la pierre, les usages de la tôle et l’assemblage des végétaux de construction, ainsi que l’art de documenter tout ce patrimoine selon les normes internationales. 

Les participants devaient dans la foulée transmettre leurs acquis aux équipes techniques des différentes organisations concernées, afin de mener, à terme, des inventaires complets du patrimoine.

Viendra alors le temps de la promotion de ce patrimoine avec en outre de possibles nouvelles candidatures au classement Unesco… « Avec ses étals de basalte couverts d’ardoise par endroits, le marché de Port Louis présente une valeur immatérielle et matérielle aussi forte de mon point de vue qu’Aapravasi Ghat. Port Louis a encore du potentiel, notamment à China town qui garde son cachet… » 

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