Depuis les années 70, étudiants, acteurs investis du secteur privé, institutions locales et internationales travaillent avec acharnement à la conservation et à la restauration de la plus importante réserve naturelle du territoire mauricien.
Delphine Raimond
Le 27 octobre à Quatre Bornes, une conférence présentait les résultats d’un demi-siècle de recherches et actions pour la sauvegarde de l’écosystème sur l’île Ronde, victime de dégradations écologiques importantes ; humaines, animales et végétales. Sont intervenus : Vikash Tatayah (directeur de la conservation à la Mauritian Wildlife Foundation), Nik Cole (responsable de la restauration des îles) et les écologistes David Bullock et Steve North. Alors étudiants, les deux Britanniques ont découvert l’îlot en 1975, avant d’y revenir à des fins scientifiques en 1982, 1989, 1996, 2003 et 2023 !
Dès 1930, nombre de Mauriciens engagés ne cessent déjà d’évoquer l’état catastrophique de la biodiversité sur place, relayant l’information à l’international. Des décennies plus tard, le naturaliste anglais Gerald Durrell tire à nouveau la sonnette d’alarme. En 1973, à la demande du gouvernement mauricien, l’ornithologue Sir Peter Scott établit le premier rapport sur l’urgence de la situation. Dès la fin des années 70, un programme de restauration géré par la MWF – sous l’égide du ministère de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire – se met alors en place ! Il s’accélère deux décennies plus tard, jusqu’à voir l’installation, en 2001, d’une station de terrain permanente. « Les résultats des travaux sont très encourageants, mais il reste encore beaucoup à faire, me confie Vikash. Une grande partie de l’île est à reboiser. De nombreuses espèces sont à replanter. La nécessité de réintroduction de la faune est à évaluer… »