35 années de scène, lorsque l’on a 44 ans à peine, cela paraît irréel. La chanteuse mauricienne Linzy Bacbotte – the Diva of Mauritius – incarne pourtant cette longévité. N’est-ce pas légitime, alors, de vouloir tirer sa révérence artistique pour profiter de la vie… différemment ?
En début d’année, les restrictions sanitaires locales entraînent l’annulation de la dernière tournée nationale de Linzy, programmée de mars à octobre 2022. S’ensuit une invitation des promoteurs de la diaspora mauricienne au Canada : c’est en Amérique du Nord que l’artiste fêtera finalement ses 35 ans de carrière ! Entre deux concerts outre-Atlantique et avant de s’envoler pour l’Australie, Linzy se prête avec sincérité à mon interview, me conte son métier, sa passion.
À Maurice comme ailleurs, chaque représentation est pour elle inoubliable. Une concentration d’énergie et de partage. Parmi les moments les plus vibrants, elle cite sa performance dans Sister Act, vécue comme un cadeau, ou encore la talentueuse interprétation de Mwa zeness par sa fille Solena Jade, dans l’intimité des Bonnto Sessions. À l’évocation d’un duo rêvé, elle exprime instantanément son regret d’avoir raté Whitney Houston, il y a vingt ans au Saint Géran, et ajoute en riant qu’elle ne désespère pas, un jour, de zouker avec les grandes voix antillaises et partager le micro avec Garou ou Céline Dion !
« Tout le monde tombe, l’important est la façon de se relever ! »
Linzy me confie être depuis toujours une cible très visible – en témoignent les récentes attaques et humiliations publiques dont elle a été victime – et avoue « avoir été mise à terre… mais projetée dix fois plus haut par une force incroyable ». Aujourd’hui indemne, rayonnante, épanouie, elle ignore les médisants, remercie la vie, prône l’amour et l’estime de soi, savoure l’émotion de sa tournée canadienne, attribuant une mention spéciale à la féérique soirée inaugurale. « Pour la première fois, j’étais presque spectatrice ! Exclue de l’organisation, je savais juste que je devais chanter ! »
Mais alors, que peut bien préférer Linzy au grand bonheur de la scène ?
Une vie familiale simple, paisible, précieuse ! Car si elle n’a aucun regret, Linzy aspire à une existence hors des projecteurs, avec ses deux amours, Solena, 18 ans, et Zion, 10 ans. « Ils ont subi toutes les pressions, ont toujours dû partager leur maman… ma priorité maintenant est de m’occuper d’eux ! »
Une vie de femme, aussi ! Se libérer des obligations du sort de l’artiste, jouir de chaque instant. Linzy veut du temps pour elle. Pour ses proches. Pour l’amour. « Je sais que je le rencontrerai. On m’a déjà donné la calèche, j’attends le prince charmant ! », nous confie celle qui, petite, rêvait devant Cendrillon, sans imaginer qu’un jour la princesse serait elle !
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