Dans le ciel mauricien, ils sont une vingtaine à voler de leurs propres ailes. Icare étant un mythe, nous parlons bien sûr d’ailes de parapente. Parmi les pilotes, Hans Joachim, la personne référente quant à cette activité de loisirs, ici, est le seul habilité à proposer des vols en biplace.
Le rapport est de 80% de touristes pour 20% de Mauriciens à tenter l’expérience du grand saut. Le passionné qu’est Hans Joachim, qui fait figure d’autorité compte tenu de sa longue expérience a formé une poignée de personnes à voler en solo. Mais celles-ci une fois leur envol pris, ne planent que dans le cercle amical et familial. Pas question à Maurice de parler d’une quelconque professionnalisation ou de structuration de la discipline, comme c’est le cas à La Réunion.
“ Y arriver, à terme, me semble très difficile, A cela une raison simple. Les montagne réunionnaises qui culminent à 3000m d’altitude créent des conditions météo favorables pour voler 300 jours sur 365, permettant ainsi à 80 pilotes de vivre de leur métier. A Maurice, il est possible de voler seulement 100 jours dans l’année à cause d’une météo versatile et, à ce rythme, personne ne peut prétendre en vivre”.
C’est d’ailleurs parce qu’il est le propriétaire du traiteur Beau Manguier à Grand Baie, qu’il aborde le parapente avec décontraction, par son versant ludique et non économique.
La météo, une donnée aléatoire jusqu’à l’instant T
Sur les 150 vols qu’il effectue dans l’année, une cinquantaine est réservée aux vols en biplace. “Il arrive que je puisse faire voler un jeune couple en même temps si un ami parapentiste de La Réunion se trouve dans l’île à ce moment là; on en prend un chacun. Il arrive aussi que les personnes extérieures, tentées par un vol, et qui le programment avant leur départ voient leur plan déjouer par la météo (encore elle). Je sais seulement 24h avant si le vol est envisageable, lequel peut être ou non confirmé le jour J; il ne sert donc à rien de réserver des mois à l’avance!”, explique t-il. En cas d’impossibilité, l’alternative du kitersurf, que pratique et enseigne également Hans est alors proposé au(x) déçu(s) du jour.
Il existe cinq sites de départ sur l’île. “Le meilleur restant pour moi celui de la Montagne Longue, bien orienté et facile d’accès” selon Hans. La montagne du Pouce est plutôt reservé aux marcheurs car la piste d’envol se mérite… après une heure de marche. Celui de Chamarel, magnifique par son ouverture sur la mer n’est praticable que 15% de l’année à cause des vents d’ouest. Le Corps de Garde et la montage du Chat et de la Souris dans le massif Bambous dans le sud-est constituent les autres pistes d’envol. “Celui du petit Gris-Gris à Souillac est réservé seulement à ceux qui volent en solo”, tient-il à préciser.
45 km pour la distance la plus longue parcourue en parapente
Sans parler de compétitions, les pilotes locaux se motivent par des challenges. A celui qui détientra le record d’altitude ou de la plus longue durée de vol. Pour exemple, celui de 45 km effectué entre Quatre- Soeurs dans l’Est jusqu’à Grand Baie, détenu par Hans, ou encore celui de 43 km fait entre Montagne Longue et le Morne, remporté par un autre pilote.
Comme dans toute activité de loisirs, le parapente doit observer des règles. Hans applique celles du vol libre en France dispensé de brevet pour voler. Mais les pilotes savent qu’une assurance contre le risque d’accident, une seconde en responsabilité civile, ainsi qu’une montée en altitude tolérée jusqu’à 800m maximum “pour être repérés par les pilotes d’hélicoptère qui volent à vue, comme nous” fixent le cadre règlementaire de la discipline.
Des moindres mesures de securité qui s’avèrent indispensables pour admirer le paysage d’en haut.