Infime partie de la production du groupe PhoenixBev, la jeune Manawa vibre d’une singulière insularité ! Visite de la brasserie artisanale aux secrets bien gardés.
Delphine Raimond
Lorsque lui est présenté le projet de développer une nouvelle marque de bière aux saveurs empreintes de la culture mauricienne, Dewald, le brasseur sud-africain, adhère immédiatement et accepte – en pleine pandémie – de s’installer sur l’île en famille, pour relever le défi.
À l’étage du premier bâtiment, je découvre une rutilante et lumineuse salle vitrée, sept citernes de 1000 litres, ainsi qu’une double-cuve arrivée d’Italie et son circuit d’eau fermé, économiseur d’énergie. Dewald m’explique le processus délicat de fabrication du nectar, me parle dosage, réglage, filtrage naturel, contrôle permanent du taux de sucre et d’alcool, ajustement de houblon (provenant des terres fertiles de Nouvelle Zélande) qui, en quantité supérieure, confère à la Manawa son caractère. Quatre déclinaisons sont complétées tous les deux mois par une bière saisonnière et exclusive, intégrant fruits, fleurs et autres écorces.
« Une bière doit convenir à la majorité des palais et sa saveur doit être constante ! Il faut donc être très spécialisé et ne changer aucune étape ! » De nature curieuse, Dewald a testé tous les ingrédients à son arrivée, au risque de quelques surprises gustatives ! J’apprends ainsi que la blanche contient citron, coriandre et 1 % (pas plus !) de cardamone.
Deux personnes seulement travaillent ici, deux autres à l’embouteillage-étiquetage, selon un procédé responsable d’utilisation de consignes. En circuit continu, chaque cuve remplit 2400 bouteilles tous les 21 jours – la durée de fermentation nécessaire. Une petite production limitée à une consommation locale. Si la IPA est la plus vendue à Maurice, la blanche obtient les faveurs de La Réunion, seul pays d’exportation.