Maurice avait bien commencé, il y a quelques années, à prendre le tournant de la digitalisation, notamment avec la volonté de devenir un hub stratégique en matières de nouvelles technologies. La crise liée au COVID-19 aura certainement été un accélérateur, poussant de nombreux secteurs, dans le public et le privé, à sauter le pas en proposant désormais leurs services et offres en version numérique, utilisant les dernières innovations digitales.
Faire ses démarches administratives en quelques clics
Confinement oblige, on a vu apparaître ces dernières semaines de nombreux services en ligne : moyens de paiement, banques, shopping en ligne, services publics ou encore culture… tous les secteurs ont su répondre à cette situation inédite et ont ainsi pu assouvir les besoins des consommateurs.
Dans le domaine public, le gouvernement a clairement annoncé sa volonté de prioriser la digitalisation de ses services. C’est ce qu’a affirmé Deepak Balgobin, le ministre des TIC, le premier juin dernier à l’occasion de la conférence annuelle sur l’e-Governance menée par le programme de coopération au développement du ministère des Affaires étrangères d’Estonie.
Le ministère des TIC (technologies de l’information et de la communication) a lancé en mai dernier FASIL (www.fasil.mu), une plateforme regroupant une cinquantaine de services en ligne du gouvernement dont le Central Water Authority (CWA) et le Central Electricity Board (CEB) par exemple. On y trouve aussi les services liés aux thèmes de l’agriculture, des affaires étrangères, du bien-être familial, des entreprises, ou encore des impôts. D’autres services devraient bientôt s’ajouter à à la liste. Cette initiative gouvernementale, lancée pendant le confinement, vise à “encourager les citoyens à utiliser prioritairement les services en ligne pour éviter les déplacements autant que possible et diminuer ainsi les risques sanitaires. Les utilisateurs pourront y effectuer des transactions en ligne sécurisées en dehors des heures de bureau dont s’acquitter des factures, remplir des formulaires d’inscription ou de demande, ou même rapporter des cas de violence domestique”, détaille le site internet du gouvernement.
Paiements en ligne et “contactless” de plus en plus prisés
Avec une population jeune, à l’aise avec les nouvelles technologies, le paiement en ligne et le paiement par mobile séduisent, et se sont révélés plus que nécessaires pendant ces deux mois et demi de confinement.
Outre la mise en place de l’internet banking il y a quelques années, permettant aux clients de consulter leurs comptes en ligne et de faire des transferts, le secteur bancaire évolue vers une vraie transformation digitale en proposant de nouvelles fonctionnalités à ses utilisateurs comme le paiement en ligne et le sans-contact ou contactless. C’est le cas de la SBM, qui a lancé dernièrement son nouveau service nommé easy-pay, une solution de paiement en ligne permettant de faciliter les transactions vers les sites marchands mauriciens et le réglement de factures auprès des organismes publics.
La banque MCB, consciente des nouveaux besoins de ses clients, se positionne sur le marché du digital en offrant de plus en plus de services, toujours accueillis avec enthousiasme. C’est le cas notamment de l’application Juice, qui compte aujourd’hui pas moins de 350 000 utilisateurs. “La crise que nous traversons actuellement a mis en exergue la nécessité pour les acteurs économiques ou pour les individus de pouvoir communiquer, travailler, acheter à distance, entre autres. Toutes les plateformes que nous concevons répondent et anticipent ces nouveaux besoins”, nous explique Alain Law Min, CEO de la MCB Ltd.
Chez Mauritius Telecom, la mode est au contactless, avec le lancement de l’application my.t billpay. Ce service permet de payer ses factures de téléphone, internet, TV et mobile directement depuis son smartphone, en scannant un QR-code. Encore un outil qui permettra aux clients de s’éviter des déplacements et des files d’attente pour aller régler leurs factures.
Même phénomène du côté des stations-service Shell qui lancent leur service de paiement sans contact. Désormais, plus besoin de chercher ses billets dans son portefeuille ou de composer le code de sa carte bancaire afin de régler son plein d’essence. Il suffit simplement de pointer sa carte bancaire sur le terminal de paiement. Pratique et en accord avec les recommandations sanitaires en vigueur.
Le e-commerce s’épanouit dans le paysage digital mauricien
En matière de e-commerce, les Mauriciens ne sont pas en reste avec la présence de nombreux sites qui fleurissent sur la toile, proposant la livraison à domicile de produits alimentaires, produits d’hygiène électroménager ou même de vêtements.
On peut citer par exemple priceguru.mu pour l’électroménager, kazystore.com, un market place haut de gamme, ou encore myhealthybox.mu qui propose la livraison de produits frais issus d’une agriculture raisonnée.
Au-delà des packs de première nécessité qui ont été proposés pendant le confinement, de nombreux sites marchands ont ainsi continué à proposer un service de livraison pendant cette période, malgré des délais parfois plus longs que la moyenne. Un moyen qui a permis aux consommateurs de pouvoir faire leurs achats depuis chez eux, faute de déplacements autorisés. Le shopping en ligne est alors apparu comme une alternative salvatrice. C’est ce que nous confirme Thierry Salord, fondateur du market place Kazystore.com : “le confinement a fait exploser le e-commerce et la livraison à domicile. Ce changement de pratiques devrait maintenant perdurer dans le temps.”
Pour répondre à ces nouveaux besoins, Bongéni propose un service de livraison sur-mesure, permettant aussi bien aux commerçants de livrer leurs produits qu’aux particuliers de commander une course pour récupérer ou déposer un colis par exemple. L’entreprise, lancée en 2019, est pionnière à Maurice dans ce type de service clé en main. Grâce à une application smartphone, il est possible de commander une livraison en 30 minutes et en connaître le coût en amont. Un système de géolocalisation permet également de suivre en direct la livraison sur toute l’île.
La culture à domicile
En période de pandémie, les habitués de concerts, spectacles ou expositions ont pu se consoler, pendant cette période si particulière, grâce à de nombreuses initiatives de la part des acteurs du paysage culturel mauricien. A l’ère du numérique, quoi de plus normal que de proposer de la culture “en ligne” à consommer depuis chez soi.
C’est le cas notamment de l’Institut français qui a lancé le hashtag #ParLaFenêtre, mettant à disposition des amateurs de culture une offre en ligne diversifiée pour satisfaire les envies de chacun. Concerts, podcasts, conférences, arts visuels, exposition, théâtre, ou danse sont ainsi proposés. Une initiative qui connaît un grand succès avec la publication de plus de 200 posts sur la page Facebook de l’Institut Français. Pour compléter cette offre culturelle, “Ciné à la carte”, un cinéma en ligne a été mis en place, avec une vingtaine de films accessibles depuis chez soi. Comédies, documentaires, films d’animation, courts et longs métrages, l’offre est vaste et s’adresse aussi bien aux petits qu’aux grands. Cette offre, lancée le 16 juin dernier, est disponible jusqu’au 13 juillet prochain sur le site internet de l’Institut Français : www.institutfrancais.mu
La galerie Imaaya a fait de même, avec son exposition spéciale, Homegrown, à travers laquelle les artistes exposés en ligne proposent des exercices de dessin et de peinture à faire, seul, en famille ou avec ses enfants. Plus dinfos sur www.imaaya.com
Du côté du National Art Gallery, le digital est aussi à l’ordre du jour avec l’exposition Online Painting and Sculpture Exhibition 2020. L’événement, 100% digital, regroupe 14 artistes mauriciens, travaillant des oeuvres à travers différentes techniques : peinture à l’huile, acrylique, sculptures… Une initiative qui souligne encore l’importance de l’art dans notre société, qu’il soit réel ou virtuel. Retrouvez l’exposition en ligne sur la page Facebook National Art Gallery.
SUPINFO International University, un parcours informatique taillé pour l’industrie 4.0
La révolution numérique et technologique bouscule les paradigmes dans le monde. Alors que les frontières s’effacent en faveur de la globalisation, les entreprises du secteur des TIC convergent elles vers la transversalité de compétences, des atouts clés clairement recherchées par les employeurs. Université de dimension internationale, spécialisée dans les technologies de l’information, SUPINFO International University développe ces individualités compétentes et versatiles à travers un programme académique entièrement pensé pour répondre aux exigences d’un marché informatique en constante évolution. International University intègre à son cursus unique et complet toutes les spécialités qui composent l’informatique d’aujourd’hui : génie logiciel, systèmes et réseaux, intelligence artificielle, analyse de données, technologies internet et intranet, ERP, multimédia ou encore du machine learning sans oublier la gestion des projets informatiques. Son expertise dans le domaine lui a d’ailleurs valu le soutien des leaders mondiaux de l’informatique, soit des partenaires techniques tels que Microsoft, Oracle-Sun, Cisco Systems, Apple et IBM, entre autres. La professionnalisation étant clé à SUPINFO, les étudiants développent et affinent leurs compétences auprès de professionnels du secteur qui composent à 100% le corps professoral du programme et doivent compléter des stages tous les ans dans le cadre de leur cursus. Les étudiants de SUPINFO, ces pépites très prisées par les leaders en informatique qui veulent conserver leurs avantages concurrentiels.
Vers une digitalisation du secteur de la santé
La pandémie a été l’occasion d’accélérer la digitalisation de tous les secteurs, et la médecine n’a pas dérogé à la règle.
Nous avions déjà parlé le mois dernier du groupe Abler Consulting Ltd, le précurseur de la télémédecine à Maurice, avec la création d’une application proposant des consultations 24/7 sans avoir à sortir de chez soi. Un réel bénéfice pour la population en temps de crise sanitaire, évitant ainsi des déplacements et risques inutiles. Medecins.mu a également su surfer sur la vague numérique en créant une application mobile, disponible sur Android et AppStore, permettant de prendre rendez-vous avec un médecin qui se rend au domicile du patient pour une consultation.
Mauridoc, une startup mauricienne dans le domaine de l’e-santé, commence à conquérir de plus en plus d’utilisateurs sur le continent africain, où elle s’est initialement développée, et maintenant à Maurice, où elle est présente depuis début 2020. Cette plateforme de rendez-vous en ligne référence déjà une centaine de praticiens dans le domaine de la santé, allant du médecin généraliste à l’ostéopathe, en passant par le chirurgien spécialisé ou le dentiste. “Mauridoc favorise l’accès à la santé auprès des Mauriciens, puisqu’ils pourront avoir accès à toutes les informations sur le praticien grâce à une fiche de présentation. Quant au médecin, l’utilisation de notre outil lui permet un gain de temps considérable en terme d’organisation. En effet, toutes les informations médicales des patients se trouvent dans le compte médecin du site web. Le praticien pourra aussi générer l’envoi automatique de sms pour rappeler les rendez-vous à ses patients ou mettre en ligne des documents médicaux par exemple”, nous explique Thomas Chrostowski, country manager de Mauridoc.
Commandes en ligne et menus dématérialisés pour les restaurants
Les restaurants ont dû aussi se résoudre à prendre le virage de la digitalisation puisqu’ils n’étaient autorisés à opérer qu’en vente à emporter ou en livraison à domicile durant la période de confinement. L’occasion pour certains de créer leur site web et de proposer à leurs clients de consulter leur menu en ligne pour passer commande, tandis que d’autres ont préféré fonctionner grâce aux réseaux sociaux, via Facebook et Whatsapp. De nouvelles mesures ont aussi été pensées dans certains restaurants, comme la mise en place d’un QR-code à scanner avec son smartphone afin d’accéder au menu. “Cela permet aux clients de ne pas toucher les cartes, qui sont des sources de contamination potentielles, rapporte Stéphane, chef et gérant du restaurant le Red à la Croisette. C’est aussi un avantage pour nous car cela me permet de modifier mon menu ou de le mettre à jour plus facilement.”