On connaît les prestations musicales de Mélanie Pérès, son premier album Mama Dife, le succès littéraire de Tigann, son adaptation en comédie musicale, l’engagement identitaire de la chanteuse dans la culture créole mauricienne… Mais sait-on qui se cache derrière cet indéfinissable sourire ?
Si sur scène, son énergie incroyable, sa voix, sa présence m’hypnotisent systématiquement, lorsqu’elle pousse la porte du café à Trianon où je l’attends, la timidité de Mélanie m’attendrit. Charmante, spontanée, elle se livre avec une délicieuse sincérité.
Mélanie l’artiste
La petite Mel grandit dans la cité Vuillemin à Beau Bassin. Curieuse, imaginative, elle n’aime pas lire, préférant déjà écrire. Papa est pharmacien le jour, musicien le soir, absent. Maman est costumière. Une fibre artistique omniprésente qui exhorte au talent et à la compétitivité. Dans la précieuse sphère familiale et amicale entourant Mel, le futur papa de sa fille, à ses côtés depuis ses 16 ans.
Lorsqu’Amaya naît en 2017, ne souhaitant pas reproduire la vie de son père, Mélanie déloge de la scène et se consacre à l’écriture. Le musicien et compositeur Yann Payet l’embarque pourtant dans le concours Konpoz To Lamizik, jusqu’à la victoire ! Rapidement alors, un cadre professionnel se structure, permettant à la chanteuse d’assouvir ses passions musicale et littéraire, tout en jouissant de sa vie familiale.
« Depuis toute jeune, ce qui a défini mes chemins, révélé ce que j’aimais, m’a modelée… ce sont mes rencontres. » Elle découvre le créole avec Henri Favory, écrivain, comédien, metteur en scène. L’éminent professeur Arnaud Carpooran l’initie au monde de l’écriture et l’édition. La chanteuse réunionnaise Maya Kamaty est une révélation scénique et émotionnelle !
Mel la femme
Ce que Mélanie interprète sur scène l’érige aujourd’hui en militante féministe qu’elle se défend d’être : « Il y a le personnage qui chante, joue, écrit… et il y a la personne ! Il ne faut pas tout mélanger ! »
Passionnée, multi-tâches, Mel ne sait pas dire non, préfère la méditation à l’agitation, le transat à la rando (Ayo, le sport !) et adore le thé. Elle affectionne l’atmosphère unique du Caudan Art Centre ; son carnet fétiche qui renferme toute sa vie (les premières lignes de Tigann, son premier billet d’avion…) ; son portable ! Pour bien commencer la journée : une bonne playlist. Pour se ressourcer : La Preneuse. Elle est fière d’avoir vu sa mère sur les planches de l’adaptation de Tigann, applaudie pour les costumes. Rêve de partager la scène avec Bastien Picot, du groupe réunionnais Aurus, sans jamais avoir osé le lui dire.
Une escale en famille de deux ans à la Réunion – véritable coup de cœur – la plongera bientôt dans l’étude des Sciences du langage et mondes créoles, ses premières amours. Mais rassurez-vous, Mélanie ne sera jamais loin ; des projets mauriciens, elle en a plein !