Concilier le meilleur de Bali, très à la pointe en matière de décoration et d’habitat tropical, avec les origines indiennes et africaines de notre île – sans oublier d’y allier le savoir-vivre des grandes maisonnées coloniales héritées du vieux continent : tel est l’objectif de Joglo Gallery Ltd, à Grand-Baie. Rencontre avec la femme qui rythme cette entreprise familiale avec sa créativité.
Pourquoi l’île Maurice ?
Je suis venue à Maurice en vacances et je suis tombée amoureuse de mon mari. Sur place, j’ai ressenti beaucoup de choses positives : la gentillesse des habitants, les couleurs, la clarté du ciel, la nature et la qualité de la vie. Je me sentais vraiment bien ici et j’ai fait de nombreux allers-retours entre Maurice et la France avant de prendre la décision de venir m’installer définitivement. J’étais doublement amoureuse : de l’homme et du pays . Ca fait déjà 12 ans que je suis ici et j’ai toujours le même émerveillement pour l’île Maurice. Il y a une énergie forte sur ce bout de terre entouré d’eau. Je me sens chez moi ici.
Que faites-vous à Maurice ?
A l’époque, je travaillais dans la communication sur le nucléaire en France et je voulais changer de vie. Je me suis diT que c’était peut-être l’occasion de carrément démarrer une nouvelle vie. A la base, je n’étais pas venue pour travailler à Maurice, mais pour rejoindre mon mari. Ensuite, j’ai travaillé en tant que professeur de lettres modernes au Lycée des Mascareignes pendant trois ans. Mon mari était entrepreneur depuis tout jeune et je l’ai aidé dans son travail. Ça m’a plu et nous avons créé deux entreprises ensemble, Joglo Gallery et Joglo Déco. Nous évoluons dans la construction et la promotion immobilière, sans oublier notre magasin de meubles et d’objets de décoration. L’île Maurice n’a pas d’identité architecturale définie. La plupart des hôtels s’inspirent du style balinais et on oublie que le peuple mauricien vient d’Afrique, d’Inde, de Chine et également d’Europe. Ainsi, nous essayons d’insuffler tout ça dans les maisons que nous créons et proposer un style mauricien.
Avez-vous des adresses où vous aimez manger, à partager avec nos lecteurs ?
Récemment, j’ai découvert Dalon, et Dalon by night, des restaurants au cœur du vieux Grand Baie. Le concept est super et la cuisine y est très bonne. L’objectif du patron c’est d’animer sa rue et d’en faire une allée à restaurants, animée et festive le soir. Le midi, je vais au Café Müller. C’est très sympa, avec de la cuisine bio dans un espace salon de thé. Sinon, je vais également chez Roots. Et j’adore Esprit Libre, dans son jardin, à Pointe-aux-Canonniers.
Quels sont vos endroits préférés pour aller prendre un verre à l’île Maurice ?
Quand nous sortons sur Grand-Baie, nous aimons bien aller au BARaBAR ou au Bar & Vous. On s’y croirait un peu en Europe, l’ambiance est très bien. Sinon, quand on veut aller dans un endroit plus typique avec une ambiance locale, il y a le Bambou et son nouveau lounge, le White Piano à Grand-Baie. Il faut y aller. C’est bondé de monde et l’ambiance y est vraiment authentique.
Un endroit pour une escapade ?
L’escapade idéale c’est d’aller en mer sur notre catamaran familial. Nous allons dans la baie de Grand-Baie ou vers l’île Plate. C’est le luxe absolu. Sur terre ferme, j’aime beaucoup l’hôtel Le Prince Maurice dans l’Est ou le Lakaz Chamarel dans l’ouest.
Maurice, c’est le paradis ?
Oui, c’est le paradis, pour moi et la grande majorité des gens qui y vivent. Ce qui frappe à Maurice, malgré les inégalités flagrantes, c’est le sourire des gens. Ils restent quand même très attachés à leur île. Il y a une vraie appartenance nationale et c’est ce qui fait la force de l’île Maurice et en fait un paradis. Nous sommes tous fiers de vivre ici, que l’on soit Mauricien de souche ou de cœur. C’est ce qui nous rallie.
Et puis Maurice est aussi un paradis dans le sens où l’on peut s’y réinventer professionnellement, comme moi. Tout y est possible à qui a des idées et le goût du travail : c’est le rêve mauricien. Mon mari est parti de rien et s’est construit tout seul et il m’a appris à n’avoir peur de rien face aux défis professionnels.
Qui est Isabelle en intimité ?
Je suis mariée et mère de deux enfants. J’ai un fils de neuf ans et je considère également le fils de mon mari, qui a 15 ans, comme mon propre enfant. J’adore les animaux et la nature. J’ai offert des chèvres à mon mari pour son anniversaire, en souvenir de son enfance rodriguaise. Nous habitons au milieu des champs de canne à sucre, « dans les bois » comme on dit ici, car nous adorons le calme et la tranquillité. Sinon, je lis beaucoup; au moins quinze minutes avant de me coucher et si je n’ai pas une pile de livres sur ma table de chevet, ça me rend nerveuse. Les livres m’ont accompagnée toute ma vie. Au-delà de tout ça, j’ai une vraie passion pour la décoration et le bois. A dix ans j’avais refait la décoration de ma chambre. J’y mettais tout mon argent de poche.
Pour vous, un homme doit être…
Un homme doit être honnête, ce qui est une qualité très rare chez lui. Il a le devoir de protéger sa famille, même si ça fait très cliché américain. Il doit être respectueux et avoir de vraies valeurs…
Et une femme…
La femme est parfaite ! Il n’y à rien dire (sérieuse, puis rires) ! C’est vrai ! La femme est courageuse, elle est intègre, elle travaille… La femme doit être forte et lutter, plus que jamais, pour sa liberté, qui est bien mise à mal depuis ces vingt dernières années à travers le monde. Maurice fait figure d’exception encore, puisque les choses évoluent dans le bon sens : je vois la Mauricienne s’émanciper d’année en année et c’est une excellente chose car partout où la femme devient libre, la société change en bien.
Retrouvez Isabelle chez Joglo Gallery, à Grand-Baie.