L’ONG Mo’Zar fondée en 1996 par José Thérèse, Lindsay Morvan et Marcel Poinen en plein cœur du village de Roches-Bois est devenue depuis sa création une machine à former des musiciens de talent. Pour la plupart, ceux-ci sont issus de milieux défavorisés, ce qui ne les empêche pas pour autant de figurer parmi les meilleurs musiciens du pays. Retour sur cette organisation unique en son genre.
José Thérèse avait le rêve de donner une nouvelle chance aux enfants de son village à qui l’école n’avait pas réussi. Ce musicien de renom s’est rendu à Maurice en vacances. Celles-ci se sont prolongées lorsqu’on lui a proposé de monter un projet visant à former les jeunes de Roches-Bois à la musique. Alors qu’il est accompagné de Lindsay Morvan et de Marcel Poinen dans la création du projet, c’est en solitaire qu’il va se charger de sa mise en place. Débute alors l’aventure Mo’Zar. Afin d’éviter que les jeunes de Roches-Bois ne se retrouvent face à eux-mêmes, cet homme au grand cœur les a pris sous son aile. Seul, il leur a apporté tout son savoir afin d’en faire des musiciens de haut niveau. Mais malheureusement, le mentor des Momos, comme ils se font appeler, s’en est allé brutalement. Après un moment de flottement, l’aventure a pourtant repris de plus belle. C’est Valérie Lemaire, amie proche de José Thérèse qui a repris le flambeau. Afin d’apporter du sang neuf, cette grande amatrice jazz s’entoure d’une équipe d’enseignants de luxe qui va accompagner les élèves dans leur évolution.
Les résultats obtenus par les élèves de Mo’Zar aux examens d’entrée des grandes écoles de musique internationales sont bien souvent remarquables. Ainsi des enfants de Roches-Bois se retrouvent à étudier au Berklee College of Music de Boston et à jouer sur différentes scènes internationales (Brésil, Etats-Unis, Italie, Cuba).
Mais Mo’Zar, ce n’est pas que de la musique. Valérie Lemaire le dit elle-même : « il y a toute une dimension sociale dans ce projet ». En effet le personnel de Mo’Zar ne se contente pas de donner des cours de musique aux jeunes, elle les accompagne dans leur vie de tous les jours. Plutôt qu’une école, Mo’Zar peut être considérée comme une grande famille de passionnés. Les cours y sont gratuits et les enfants choisissent eux-mêmes l’instrument qu’ils souhaitent pratiquer. 25 ans plus tard, le rêve de José Thérèse semble plus que jamais d’actualité.