En ce mois d’avril, j’ai dû attendre de longues semaines avant de recevoir le coup de fil de Hans Joachim, parapentiste, amoureux des grands espaces et de vol libre, donnant le feu vert pour l’activité. La météo n’était pas favorable pour « voler » ces derniers jours. Profitant de cette amélioration, nous ne perdons pas de temps et nous dirigeons vers la Montagne Longue.
En chemin, Hans me parle de l’activité de parapente à l’île Maurice. « Le site le plus connu est le plus accessible à Maurice est celui de Montagne Longue. Il y bien d’autres sites, qui sont très beau mais très difficile d’accès. A la montagne du Pouce, par exemple, il y a une heure de marche en pente avant d’atteindre le point de décollage. A Montagne Longue, il faut compter dix minutes de marche pour y accéder. C’est la raison pour laquelle, c’est le site le plus populaire de l’île », explique Hans. Ainsi, j’apprend que les autres sites principaux pour la pratique du parapente dans l’île sont, le survol des sommets du Pieter Both, du Pouce, du Corps de Garde, de la Tourelle de Tamarin et du Morne Brabant et à Quatre-sœurs.
Le site le plus connu est le plus accessible à Maurice est celui de Montagne Longue. Il y bien d’autres sites, qui sont très beau mais très difficile d’accès. A la montagne du Pouce, par exemple, il y a une heure de marche en pente avant d’atteindre le point de décollage.
Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos montagnes. Nous nous arrêtons au bord de l’autoroute, devant le sentier menant vers le point de décollage. Nous sommes partis pour 10 bonnes minutes d’ascension. Petit conseil : portez un pantalon afin d’éviter les ronces et les arbustes. La pente est raide, mais praticable, malgré le soleil de plomb qui nous nargue de bon matin. Le matériel n’est pas très lourd. Il pèse dans les 10 kilos.
Une fois sur le site de décollage, Hans déplie l’aile ou la voile et met en place tout le matériel. Pour pratiquer cette activité il faut vaincre son stress, ne pas avoir peur de l’altitude et faire confiance au parapentiste professionnel qui vous accompagne. Nous allons effectuer un vol en biplace. Normal, je n’ai jamais fait de parapente. Hans, me donne les consignes de sécurité avant de m’équiper pour le décollage. L’aile est à terre, bien étalée et face à la pente. Il vérifié le matériel et m’harnache solidement à la sellette. Il vérifie les points d’accrochages à la sellette, vérifie si les casques sont bien attachés et m’explique quoi faire pour le décollage. Nous n’avons plus qu’à attendre qu’un léger vent remonte la pente face à nous, afin de faciliter le décollage. « Préparez-vous à courir dès que je le dirais », prévient-il. Nous allons effectuer un décollage dynamique. Il passe à la phase de gonflage. La voile se lève au dessus de nos têtes. C’est bon ! Nous courrons dans le sens de la pente. Avant que j’aie le temps de le réaliser, nous avons décollé.
Une fois dans les airs, Hans s’assure que je vais bien et m’aide à m’installer au mieux dans la sellette. Je ne peux pas me sentir mieux. Je vole ! La sensation est magnifique. Je respire le grand air et j’admire la vue. Nous avons prévu de survoler le sommet de la montagne et d’admirer les paysages.
Néanmoins, notre vol est de courte durée. Le vent n’est pas assez favorable et nous sommes dans l’obligation d’atterrir après environ 10 minutes à essayer d’aller plus haut et plus loin. Nous nous préparons pour la descente et l’atterrissage. De courte durée, certes, mais c’était une expérience incroyable et vraiment hors du commun. Voler est une sensation indescriptible, mais Hans sublime l’expérience. Je repars en me faisant la promesse de renouveler l’expérience.
Parapente à l’île Maurice
En 2016, le parapente est toujours méconnu chez nous. « L’activité de parapente est une activité confidentielle à Maurice, même si certains arrivent à comptabiliser 100 heures de vols par an. » Selon Hans, l’île compte une dizaine de parapentistes, dont la plupart des débutants et jeunes Mauriciens qu’il a formé. Les raisons sont diverses. D’une part, comparativement à l’île de La Réunion où ce sport aérien est très développé, les conditions météorologiques et topologiques de Maurice ne sont pas favorables à l’activité. Nos montagnes ne s’élèvent pas assez haut, en comparaison à l’île sœur. Chez nous, les plus hauts pics culminent dans les 800 mètres et toute l’île est balayée par les alizés, rendant l’activité pas toujours possible.
[divider][/divider]
Hans Joachim: la passion de voler
Hans Joachim compte des milliers d’heure de vol à son actif. Restaurateur de métier, il ne se dit pas parapentiste professionnel, mais passionné. « Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours rêvé de voler. J’ai commencé très jeune, à l’âge de 20 ans. J’ai fait du deltaplane dans les Alpes françaises et j’ai découvert le parapente à ses débuts, dans les années 80 ». Il a également eu l’occasion de voler dans différents pays et de s’essayer aux différents sports et techniques aériens, comme le deltaplane, le parachute et l’ULM. Cependant, il a une préférence pour le parapente. « Le parapente est la méthode la plus évoluée pour voler comme un oiseau, planer. C’est l’engin le plus abouti pour accéder à cette très grande liberté qu’est le vol libre. »
En 1991, il s’installe à Maurice. Afin de poursuivre sa passion, il se renseigne et rejoint le seul club de parapentiste dans l’île, La Tourelle Paragliding Club, à Tamarin dans le sud-ouest du pays. A l’époque, le parapente était complètement méconnu des Mauriciens. Seuls quelques passionnés le pratiquaient. Après trois ans dans ce club, qui n’existe plus, il a l’envie de faire partager cette passion pour le vol aux autres. Il commence à initier sa famille, ses amis et ses proches. Par la suite, il le fait découvrir aux visiteurs et passionnés de passage dans l’île, avant d’encourager les jeunes Mauriciens à prendre leur envol. « Lors de mes sorties en parapente, j’atterrissais souvent dans le village de Notre-Dame à Montagne-Longue. Les enfants venaient nous regarder voler. Ca s’est fait naturellement. Ils étaient très intéressés par cette activité. Ainsi, je les ai encouragé en leur proposant de voler avec moi. Je leur ai donné des cours et même des vieilles voiles pour qu’ils s’amusent et s’entraînent. Ils pratiquent encore cette activité », relate-t-il. Aujourd’hui, il donne des cours de parapente à tous ceux qui s’intéressent à l’activité et fait découvrir l’île autrement aux locaux et aux visiteurs.
J’ai 58 ans et des milliers d’heures de vol à mon actif. C’est le moment ou jamais de faire partager ma passion et donner des cours. La plupart des étudiants sont des Mauriciens. J’ai formé quelques enfants de Montagne Longue, dont certains volent de façon autonome. Le plus doué à commence à 15 ans. Il y a une vidéo de lui sur YouTube, intitulé Le Paille en queue de Montagne Longue.
Depuis quelques années, l’île Maurice est devenu un terrain de jeu trop petit pour Hans, qui rêve de grands espaces. Ainsi, il est allé à la découverte des Alpes et, depuis quelques années, des chaînes de l’Himalaya dans le nord de l’Inde et du Népal. Il y a déjà fait quatre expéditions d’un mois. Là, il se prend vraiment pour un aigle et s’envole pour survoler les cimes, culminant à plus de 5 000 mètres, se posant sur des crêtes pour y passer la nuit et repartir le lendemain.
Cette activité très engagée s’appelle le vol bivouac. Chaque séjour prend entre un ou deux ans de préparation. Ce que Hans ramène de ces voyages est quelque chose d’indescriptible. Les images, certes, époustouflantes ne permettent pas de transmettre le ressenti. La seule chose qu’il a pu me dire est que « ça touche le divin ».
Hans amène également, dans ses bagages et ses souvenirs, des rencontres très intéressantes et inoubliables avec des locaux et des légendes vivantes du parapente, notamment John Silvester et Antoine Laurens. Pour en savoir plus sur ces derniers, visitez les sites Internet suivants : www.himalayanskysafaris.com et www.parapentemillau.com.
Le parapentiste prépare actuellement son énième expédition dans les Alpes. Il s’envole pour une nouvelle aventure, avec de nombreuses heures de vol ce mois-ci.
Pour contacter Hans Joachim:
Téléphone : + 230 52 53 57 35
E-mail : beaumanguier@yahoo.com
Site Internet : http://www.paraglidingmauritius.com/