Le docteur Serge Monnier, vétérinaire français installé à Maurice, sensibilise, prévient, soigne et chouchoute nos amis à quatre pattes au sein de la clinique Animalia à Quatre Bornes. Nous l’avons rencontré afin de discuter avec lui de la situation des animaux domestiques sur l’île.
Dr. Serge Monnier : Nous travaillons en effet avec
des ONG et des particuliers qui s’occupent de récupérer des animaux de la rue tous les jours. Nous faisons le maximum pour leur prodiguer les soins adaptés. La plupart du temps, ces chiens arrivent avec des problèmes d’infection de
peau, des parasites ou des plaies infectées et sont dévorés vivants par les asticots. Ils sont aussi sujets aux accidents de la route et sont nombreux à avoir des fractures ou encore des morsures.
La Gazette Mag : On sait l’importance de la stérilisation pour lutter contre ce fléau…
Dr. Serge Monnier : En effet, la priorité pour gérer cette population des chiens sur l’île est la stérilisation. Une chienne peut faire deux portées par an, de trois à quatre chiots, ça va très vite. La stérilisation est bénéfique aussi pour l’animal en prévenant de maladies. Il y a beaucoup d’idées préconçues dans ce domaine.
Il y a un vrai travail d’éducation, de sensibilisation
que l’on fait au quotidien pour le bien-être des animaux auprès de la population.
La Gazette Mag :Pouvez-vous nous raconter votre quotidien de vétérinaire ?
Dr. Serge Monnier : Nous avons récemment mis en place des consultations sur rendez-vous pour tout ce qui concerne les visites de “prévention”, comme la vaccination par exemple, afin d’éviter les longues heures d’attente pour les propriétaires d’animaux.
Une partie de notre travail consiste aussi à faire de l’urgence, de la médecine de guerre pour des animaux qui arrivent dans un mauvais état.
Entre 10 et 20% de nos consultations sont dédiées aux animaux de la rue qui nous sont amenés. Nous avons la chance d’avoir une structure assez bien équipée avec du matériel performant. Pour nous le bien-être animal c’est primordial, on ne va pas soigner à tout prix, on va essayer de préserver au maximum le bien-être de l’animal (physique, mental, social). Pour l’instant sur l’île, nous manquons de médicaments pour la prise en charge de la douleur, on a du mal à avoir les produits. Régler ce problème est l’une de mes priorités.