La Gazette Mag : Quelle est la stratégie mise en place par le gouvernement avec la promotion du modèle des Smart Cities à Maurice ?
Gaëtan Siew : A Maurice, nos modèles économiques traditionnels s’essoufflent. Nous ne pouvons plus compter sur l’industrie touristique, agricole, ou textile. Les smart cities offrent de nouvelles possibilités en matière de développement économique qui donnent un nouveau souffle à notre île.
Il faut voir les smart cities dans une approche bien plus large que les projets immobiliers qui la composent, car contrairement à ce que l’on peut penser, ce n’est pas l’immobilier qui est au centre des smart cities. En effet, dans le slogan du Smart City Scheme “Work, Live, Play”, c’est le mot “Work” qui apparaît en premier, laissant entendre que c’est l’activité économique de la smart city qui doit être au coeur de la stratégie de développement, autour de laquelle s’articulent les “Live” and “Play”. Ainsi, l’idée de la smart city est avant tout d’attirer des travailleurs, d’encourager la recherche, l’innovation, les nouvelles technologies et l’éducation. Tous ces travailleurs qui sont invités à venir s’installer dans ces smarts cities aurons ensuite besoin d’un logement, et d’une offre de loisirs et de services.
Mais rappelons que c’est dans ce sens là que doit être fait le développement, et non dans l’autre.
LGM : Les smart cities répondent donc à un certain nombre de règles ?
Gaëtan Siew :Tout à fait. Par exemple, elles sont dans l’obligation d’être autonomes en eau, en énergies renouvelables et en gestion des déchets.
LGM : Ces smart cities offrent donc une vraie valeur ajoutée pour Maurice ?
Gaëtan Siew : L’avantage des smart cities, c’est qu’elles permettent de contenir l’offre de logement sur des zones urbanisées et limitent l’urbanisation sauvage qui est commune à Maurice. Cela implique également une meilleure gestion du transport et de la mobilité puisque les gens habitent et travaillent au même endroit, ce qui limite les déplacements.
Elles permettent également d’améliorer le niveau de vie des villages avoisinants.
Enfin, les smart cities représentent un vrai facteur d’attractivité pour le pays à l’international. Grâce à elle, de plus en plus d’étrangers sont attirés par la destination pour venir vivre, investir, et travailler.
LGM : Qu’en est-il des National Regeneration Programme (NRP) ?
Gaëtan Siew : Avec l’apparition des smart cities il y a quelques années est arrivée la crainte que les agglomérations urbaines soient délaissées. Ainsi, le gouvernement a mis en place en 2018 le National Regeneration Programme, une initiative ayant pour but de régénérer et revitaliser les zones centrales des villes et villages les plus importants.
Ces villes bénéficient ainsi des mêmes avantages fiscaux que les smart cities, avec un objectif de protection du patrimoine, ce que n’ont pas les smart cities puisque ce sont des villes récentes.