Pour marquer le 190e anniversaire de l’abolition de l’esclavage à Maurice et les 30 ans des Routes Unesco des peuples asservis, Maurice a accueilli du 3 au 5 février une grande conférence internationale intitulée « Résistance, liberté et patrimoine dans l’océan Indien occidental ». La dernière du genre s’était tenue ici, également sous l’égide de l’Unesco, en 2018. Dominique Bellier
La recherche sur l’histoire de l’esclavage dans la région n’a cessé de s’approfondir ces 40 dernières années. Cette conférence organisée par les Routes Unesco des peuples asservis, le ministère des Arts et du patrimoine culturel de Maurice et différentes institutions universitaires de la région, visait à mesurer le chemin parcouru et jeter les bases des recherches à venir.
Les dix sessions présentées ont montré comment les connaissances s’affinent dans des domaines tels que la reconstitution du commerce servile, les réseaux d’information, la cartographies des sites d’esclavage et de marronnage ou la description de la vie d’un esclave… Des thèmes sensibles évités jusqu’alors, tels que le traitement réservé aux femmes esclavées, sont apparus.
À l’exposé magistral des nombreux chercheurs, on a préféré la discussion avec l’assistance, le rapporteur de chaque session résumant les papiers, pour donner rapidement la parole au public. Une exposition archéologique, une soirée au Centre Nelson Mandela, un défilé de mode, la projection du film Ni chaînes, ni maîtres, ont aussi élargi ce public.
De ces rencontres, il reste plusieurs livres publiés aux Éditions de l’Océan Indien : The search for Mongalo, de Vijaya Teelock et Joël Valérie ; Anna van Bengale – Myth and Realities, de Joël Edouard ; Les Betsimiraka – formation et gouvernance d’un état précolonial à Madagascar, par Chaplain Toto ; et enfin une version augmentée et réactualisée de l’ouvrage collectif History, memory and Identity.
