Priya Hein a obtenu le Prix Jean Fanchette 2021, présidé par Jean-Marie Le Clézio, pour son roman Riambel. Cette année, lors du troisième festival du livre de Trou d’Eau Douce, l’auteure était invitée lors d’une intervention avec Haddiyyah Tegally, à propos de son œuvre. La rédaction a eu un coup de cœur pour son manuscrit, si touchant et profond.
Florence Guillemain
Cette année, le festival du livre de Trou d’Eau Douce mettait sous les feux des projecteurs les auteurs d’Inde et de Maurice. Priya Hein était conviée, tout comme Ananda Devi que l’on ne présente plus, Perumal Murugan et tant d’autres.
Fascinée par les livres depuis son enfance, l’auteure mauricienne a commencé il y a quelques années par écrire des livres pour enfants. Puis, lors des émeutes après le meurtre de Gorges Floyd aux Etats Unis, indignée, Priya s’est révoltée à travers sa plume.
Son roman interpelle sur la condition féminine à Maurice, mais aussi sur l’héritage de l’esclavage. Son personnage de Noémie, qui vit dans un bidonville à Riambel, décrit une adolescence vécue à la lisière de deux mondes. Celui des blancs, chez qui sa mère travaille comme domestique, et le sien, plus misérable. Le style est poignant, minimaliste et dur. Cette histoire déchirante ne laisse pas indifférent et montre une île Maurice embourbée dans un système qui, malgré les époques, reste sur un schéma qui a peu évolué.
L’auteure a reçu le mois dernier le prix Athéna à la Réunion, par la ville de Saint-Pierre. Rappelons que Riambel existe en version française aux éditions Globe et en version anglaise aux éditions Indigo.