La découverte d’Hippocampes tyro bien vivants au nord de Maurice a marqué cette année la communauté des plongeurs, biologistes marins et amoureux de la mer. De cette espèce extrêmement rare, on n’avait vu qu’un seul spécimen mort, dans les années 90 aux Seychelles, tant et si bien que les scientifiques l’imaginaient éteinte.
Dominique Bellier
En novembre 2022, le plongeur mauricien Visham Bungsee rencontre des hippocampes pour la première fois de sa vie au cours d’une plongée avec ses clients. Tout à sa joie, il partage ses photographies et informations sur les réseaux, suscitant la curiosité de la vétérinaire et plongeuse passionnée, Jill Fritz, qui établit le contact avec Odysseo. L’oceanarium est en effet depuis sa création en 2021 en partenariat avec l’organisation internationale Project Seahorse, pour recenser et identifier les hippocampes des eaux mauriciennes…
Les experts ne cachent pas leur enthousiasme et confirment qu’il s’agit d’une découverte exceptionnelle. Ces hippocampes tyro ont été vus la dernière fois en avril, avant que le cyclone Freddy ne vienne chambouler leur habitat. L’équipe scientifique d’Odysseo devait reprendre ses plongées fin août pour les observer et éventuellement en prélever quelques individus, pour les étudier en vue de mieux les protéger. Les espèces les plus répandues dans nos eaux, l’hippocampe doré (Kuda) et l’hippocampe Histrix, sont considérées comme vulnérables par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Animal mythique chez les Grecs, ces petits chevaux marins fascinent par l’élégance de leurs déplacements à la verticale, par leur bouche tubulaire qui aspire planctons et minuscules crustacés et par un mode de reproduction où le mâle porte les œufs pendant trois semaines, avant de mettre au monde de parfaits petits hippocampes de quelques millimètres…