Ni une école, ni un conservatoire, mais un projet communautaire et social porté par la musique classique. Telle est la définition de Vent d’un rêve, né de la prise de conscience d’un besoin exprimé par les enfants et les jeunes de la cité Mangalkhan.
Deux femmes, Michèle Jeannot et Clotilde Ramen, ont fait du porte-à-porte pour demander aux parents s’ils étaient d’accord que leurs enfants fassent de la musique. 50 enfants ont ainsi été « recrutés » pour écrire le premier chapitre de cette incroyable aventure musicale. C’était en 2010… Une idée ayant pris forme suite à une convergence de nombreux facteurs : le souci de maintenir les enfants de la cité à l’écart de toute tentation néfaste après l’école, le fait que M. Jeannot et C. Ramen, après avoir bénéficié de l’enseignement de Leslie Merven, (co-fondatrice de Vent d’un rêve) étaient à leur tour prêtes à enseigner la flûte à bec, la découverte d’une vidéo sur le projet vénézuélien El Sistema (enseignement gratuit de la musique aux enfants des favelas) et la générosité des bénévoles et donateurs pour structurer et abriter le projet. Les premiers cours ont été donnés en 2011 à 50 enfants et ils sont aujourd’hui 150 à bénéficier de cet enseignement. Si les cours portaient uniquement sur la flûte à bec et le chant au départ, sont arrivés dans un second temps les violons et ensuite, les autres instruments à vent que sont la clarinette, la trompette, le trombone…
Et les chose s’accélèrent : première répétition de l’orchestre en 2015, invitation de ce dernier à se produire au Château du Réduit en 2016, à jouer après le concert de Barbara Hendricks en tournée à Maurice en 2017, en première partie de scène de Hans Nayna au Château Labourdonnais en 2018, celle de Prophécy en 2019… Un développement appuyé depuis 2019 en faisant profiter l’école primaire Espitalier-Noël (placée en Zone d’Education Prioritaire) non loin de la cité Mangalkhan, de cours de musique intégrés au cursus scolaire… et en recevant de nombreux musiciens internationaux. Car l’histoire de Vent d’un Rêve intéresse et intrigue les artistes de passage… Le centre a ainsi reçu la visite d’un groupe américain de musique folk invité par l’ambassade américaine, l’orchestre national de Chine, etc… Une interaction fortement provoquée par Paul Olsen, président honoraire de Vent d’un rêve et, qui à travers la programmation d’Opéra Mauritius fait profiter aux jeunes musiciens des connaissances et de l’expérience des professionnels en tournée dans l’île. Au final, un échange bénéfique pour les jeunes qui se sentent valorisés et l’image d’un quartier, Mongalkhan, dont on est désormais fiers d’en faire partie, profondément transformé par la musique.