Mari et père, installé à Maurice depuis 7 ans, l’israélien Sharon Juhl a fondé en 2017 Mauritius Medical Clowns Project, et anime depuis 2022, aux côtés d’artistes, patients, médecins et entrepreneurs, l’ONG Mediclown de l’île, pour faire de l’hôpital un lieu agréable pour les enfants malades.
Delphine Raimond
Depuis plus de cinq ans, Sharon intervient bénévolement dans le service pédiatrique de l’hôpital de Pamplemousses (SSRNH). Après des débuts difficiles auprès d’une équipe médicale ne comprenant pas toujours sa présence, il a dû prouver son utilité, son adaptabilité et sa capacité à la sensibilité. Un an après, Novaterra l’approche et décide de sponsoriser à l’année ses deux séances hebdomadaires à l’hôpital.
Qui est Yool ?
Il sait jongler, se tenir sur les mains, faire du monocycle, marcher sur une corde et bien d’autres choses ! « Yool, c’est un peu moi à mes 5 ans… nous nous ressemblons ! », me confie le quarantenaire avant d’argumenter : « Il cherche à attirer l’attention, mais n’a pas vraiment de choses intelligentes à dire ! Alors, il invente un monde imaginaire et invite les gens à le rejoindre. » Comme Sharon n’aime pas l’échec, Yool s’amuse à échouer… pour capter l’attention : « Tout sert de terrain de jeu pour communiquer. »
Que fait Yool ?
Sa mission est de divertir les patients, les rendre joyeux, prévenir la peur et l’anxiété associées aux traitements… « Mon vœu est que tous les enfants admis dans les hôpitaux à Maurice rencontrent un clown médical ! » Pour le moment, Yool intervient au SSRNH, mais très bientôt, il rencontrera les petits autistes du centre de Triolet, espérant trouver un sponsor pour les visiter chaque semaine.
« Le clown n’efface pas la douleur, mais traite les sentiments qui peuvent en aggraver la perception. J’agis pour que l’esprit du patient lui accorde moins de place. »
Photos © Akhilesh Ramkurrun